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LA GUERRE FROIDE
Un conflit susceptible à tout moment de déboucher sur un affrontement armé avec l'URSS (apogée du risque : la guerre de Corée)

*L'Administration Truman crée les outils de la
politique nationale de sécurité américaine (la CIA, le NSC, l'OEA, l'OTAN et l'OTASE) et, le "petit homme du Missouri" ayant été réélu contre toute attente à la Maison Blanche, probablement en raison des excès du Mac Carthysme, qui prétend remettre en cause les droits syndicaux et la législation héritée du New Deal, réplique à l'invasion de la Corée du Sud en prenant la tête d'une coalition mandatée par l'ONU (l'URSS pratique à l'époque la politique "de la chaise vide" pour protester contre la non reconnaissance de la Chine communiste). La course aux armements commence entre les "deux grands" : l'URSS fait exploser sa première bombe a en 1949, ce qui pousse les Etats-Unis à développer la bombe H, expérimentée en 1952. Mais les Soviétiques maîtrisent cette technologie dès 1953. L'Europe reste dans les années 50 l'enjeu central de la politique américaine (blocus de Berlin, Plan Marshall)mais l'existence du duopole nucléaire a pour répercussion une acceptation tacite du partage du vieux continent et l'adoption d'une stratégie de dissuasion (stratégie anti-cités de représailles massives ou "massive retaliations") assez contradictoire avec la doctrine du "roll back" (refoulement du communisme) proclamée dans le même temps par Eisenhower, qui dédaigne de répondre favorablement à la proposition de "coexistence pacifique" formulée par Khrouchtchev. Le destin du Tiers Monde (qui affirme ses prétentions lors de la conférence de Bandoung en 1955) préoccupe Washington, qui tente (avec un succès inégal) d'y succéder aux puissances coloniales européennes et d'y implanter des bases pour prévenir la contagion communiste (Pacte de Bagdad).

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PRINCIPES DE LA DETENTE
définis par Nixon et Kissinger

REALISME :
ne pas nier l'évidence (l'URSS existe et compte dans le monde !) et dialoguer avec l'adversaire, mais en donnant un objectif limité à la  négociation
(refus des conférence générale prétendant régler tous les litiges, recherche d'un accord sur des points précis)

RETENUE :
pas d'exploitation outrancière des faiblesses de l'adversaire
(le dialogue doit déboucher sur des solutions équilibrées, il ne s'agit pas de prendre l'avantage sur l'autre
)
LINKAGE :
pratique du troc ; tout avantage concédé fait l'objet d'un deal(donnant-donnant).
Même si la compensation n'a pas de rapport
direct (autre théâtre, ou autre domaine) elle doit être automatiqueet proportionnée à la "faveur" reçue
LA CAROTTE ET LE BÂTON :
maintien de capacités offensives pour être en situation de recourir à l'option militaire si la diplomatie ne suffit pas disponibilité en cas de sollicitation diplomatique (désarmement, coopération commerciale, etc.)
FRUITS DE LA DETENTE
SALT I en 1972
ACCORDS d'Helsinki en 1975




 Les Etats-Unis et le Monde depuis 1945

De l'affrontement Est-Ouest
à la puissance post-impériale


1947-1990 :
Les Etats-Unis et le monde bipolaire

Gestion des crises et équilibre de la Terreur de 1947 à 1991
1 La Guerre Froide «  chaude » de 1947 à 1962
2 La Détente de 1963 à 1975

3 La seconde Guerre Froide de 1975 à 1985
4 Face à l'implosion du monde communiste 1985-1990





_LA DETENTE
Des crises mieux gérées, les Etats-Unis ayant constaté l'impossibilité d'utiliser le feu nucléaire, mais le maintien d'une hostilité latente envers l'URSS 
(apogée du risque : la crise des fusées)


* Un temps en proie au doute (lancement réussi du Spoutnik en 1957, flambée du chômage : 5 millions d'inactifs en 1958) l'Amérique de JFK se mobilise autour du programme spatial et de la "nouvelle frontière" (progrès scientifiques et sociaux combinés) rêvée par le jeune président catholique.La crise de Cuba se termine par un troc (retrait des fusées soviétiques mais aussi des missiles états-uniens installés en Turquie) pourtant transformé en victoire diplomatique pour l'Amérique. Le téléphone rouge installé en 1963 permet l'établissement de relations directes au plus haut niveau entre les superpuissances : la guerre nucléaire n'est plus considérée comme une solution rationnelle (MAD ou destruction mutuelle assurée en cas de recours à l'arsenal atomique stratégique) et la doctrine Mac Namara évoque dès 1961 une riposte graduée ("flexible response") en cas d'agression '
* Le Président Johnson réalise le programme social de Kennedy (promotion des droits civiques des afro-américains) mais l'assassinat de Luther King en 65 et les émeutes raciales de 1966-1967 annoncent la montée de la contestation, spectaculaire sous son successeur Richard Nixon, qui pose les principes diplomatiques de la détente avec son secrétaire d'état Kissinger, élève le seuil de nucléarisation des conflits (doctrine de riposte adaptée ou "measured deterrence") se rapproche de la RPC pour intimider Moscou, mais doit renoncer à la libre convertibilité du dollar puis démissionner du fait de son immense impopularité (dénonciation de la Guerre du Vietnam, scandale du Watergate).


_LA GUERRE FRAICHE

Une période d'humiliations
(épisode marquant : l'affaire des otages de Téhéran)


* Face à la surexpansion impériale conduite par la Gérontocratie soviétique, les Etats-Unis semblent impuissants. Le Sud-Vietnam devient communiste, l'Afghanistan est envahi par l'armée rouge (coup de Kaboul, 1979) et l'URSS noue des alliances en Afrique (Angola, Ethiopie) comme au Moyen Orient (Syrie, Yemen) et même dans le Pacifique (Kiribati).
* La "politique des bons sentiments" menée par Jimmy Carter est un échec. La révolution iranienne débouche sur l'instauration d'une république ismamique et la prise en otage de 80 diplomates ! L'Amérique, affectée par les chocs pétroliers et confrontée à la prolifération atomique, semble affaiblie, tant dans le Tiers Monde que face à l'URSS ; ce contexte favorise l'élection de Ronald Reagan, ancien acteur à la carrière de cow boy, qui développe un programme ("America is back")
revanchard tant à l'encontre des rivaux politiques que des concurrents économiques du pays (le Japon). Contre toute attente, la conjoncture favorise le succès de la "Reaganomics" (dérégulation massive, baisses d'impôts) et l'initiative de défense stratégique (SDI, surnommée guerre des étoiles) lancée en 1983 semble porter le coup de grâce à l'URSS.

_LE DENOUEMENT
Une deuxième détente ?

Gobatchev, n°1 soviétique depuis 1985 entreprend des réformes auxquelles Reagan (1981-1989), malgré ses diatribes contre "l'empire du mal" s'empresse d'apporter son soutien.Très rapidement, les Etats-Unis acceptent la proposition soviétique d'envisager un désarmement global. Reagan rencontre "Gorby" à plusieurs reprises et les deux hommes
annoncent à Genève, que les deux pays envisagent
la suppression de 50% de leurs armes nucléaires, puis ils décident le démantèlement de leurs missiles installés en Europe (c'est l'option Zéro et la fin de la crise des "euromissiles" avec la signature des accords de Washington en 1987). L'Armée rouge réduit sa présence en Europe orientale à partir de 1988, le mur de Berlin tombe en 1989 et l'Allemagne est réunifiée dès 1990, année où l'URSS renonce à réprimer le séparatisme balte. Si Gorbartchev obtient alors le Prix Nobel de la Paix, il est renversé l'année suivante par la direction du PCUS, puis rétabli mais placé sous la tutelle su nouveau président élu de Russie, Boris Eltsine. Finalement l'URSS est rayée de la carte en 1991 : les Etats-Unis de George Bush, ancien vice-président de Reagan et son successeur (1989-1993) ont alors le sentiment d'avoir gagné une troisième guerre mondiale, et incarnent apparemment le seul modèle politique et économique viable (c'est la "Fin de l'Histoire" décrite par Fukuyama). Ils prétendent imposer un "Nouvel Ordre International" édicté par une ONU ayant retrouvé sa légitimité et chapeautent la coalition internationale qui délivre en 1991 le Koweit, envahi par les Irakiens (première guerre du Golfe)

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_RAPPEL DE LA THEORIE DU MOYEU (HUB)DE BRUCE CUMINGS :
L'Amérique est la seule superpuissance parce qu'elle est le centre (moyeu) du système international. Les autres pays ont des relations plus fortes avec elle qu'avec aucun autre de leurs alliés...
L'économie productive et la capacité d'innovation des Etats-Unis leur donnent une avance incontestable, de même que leur politique de sécurité (mise en oeuvre à partir de 1948) assure durablement la projection de leurs armées donc leur capacité réelle d'assurer la sécurité...


1991 - 2016
L'illusoire hyperpuissance

Vers
le cahier de textes
de TS1            
 

Depuis 1991 :  La "victoire" dans la Guerre Froide et les illusions (Fin de l'Histoire) de l'unique superpuissance mondiale à l'ère Clinton ; l'unilatéralisme relatif de George bush et "l'hyperpuissance décriée" ; le 11 septembre et la guerre "pour la démocratie" de George W Bush ;
la présidence post-impériale d'Obama : les difficultés de la mondialisation ("un ascenseur pour la modernité"  refusée par un islamisme radical devenu menaçant)




Softpower et Smartpower :
le rêve caressé par les Etats-Unis de rester "au centre" du sytème international grâce au rayonnement de leur culture (sur le modèle de la Grande-Bretagne au XXème Siècle)



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UNE PROPOSITION DE COMPOSITION :

Les Etats-Unis ; de l'hyperpuissance 

au monde multipolaire (depuis 1991)

Voir le développement complet

dans la médiathèque

Réflexion sur une possible

introduction
entrée en matière : fin de la Guerre Froide et disparition du rival soviétique
Reformulation : attitude et rôle de la première puissance mondiale dans un espace de plus en plus intégré ?
Plan chronologico-thématique

1 Les illusions des années 1990 

-          La fin de l’histoire ? (Fukuyama). Victoire définitive présumée du libéralisme et du modèle démocratique (pourtant, la répression de Tien An Men prouve d'emblée le contraire).

-          Un nouvel ordre mondial fantasmé : L'élimination de l'antagonisme soviéto-américain permettrait la résolution rapide de tous les conflits et une paix universelle, maintenue par une ONU revitalisée dont la clef de voûte - et le bras armé - serait les Etats-Unis.

-       Intervention en Irak en 1991 à la tête d’une très large coalition pour la défense du petit état koweitien envahi par les troupes de Saddam Hussein (guerre du Golfe, parfois qualifiée de seconde guerre du Golfe en référence au long conflit irano-irakien qui l'a précédé : Russes, Etats-Uniens et Français soutenanient alors le régime de Saddam Hussein et "les Arabes" contre la république islamique d'Iran et "'les Perses").

o   Mais ensuite : pas de démocratie au Koweït ni de règlement accéléré de la question  palestinienne malgré les promesses de Washington

o   Une propagande sur tous les supports (Infos : avec la naissance de CNN, Films, etc …) très critiquée a posteriori

o   D’autres intérêts (hydrocarbures) faisant douter de l’honnêteté de l’intervention ;  l'Occident laisse d'aileurs en place Saddam, lequel, bien que vaincu,  peut massacrer les Chiites et les Kurdes et utiliser des armes chimiques contre les civils

-          Accords d’Oslo en 1993 : On pense alors en avoir terminé avec le conflit Israëlo-palestinien ; mais la paix reste à faire !

-          Accords de Dayton en 1995 : Fin de la guerre de Yougoslavie. L’Europe, impuissante à régler le conflit sur son propre sol, laisse la main aux Etats-Unis désormais seuls « gendarmes du monde » mais Washington prend soin de ménager les susceptibilités de Paris (Jacques Chirac, très proche de Bill Clinton). La croissance économique des Etats-Unis, ralentie sous Bush père (ce qui lui coûte très probablement sa réelection) devient "extraordinaire" sous le mandat de Clinton ; cette prospérité insolente renforce le leadership du pays, (22 millions d'emploi créé, déploiement mondial du réseau internet et des autoroutes de l'information). L'Amérique est à la manoeuvre lors de la création de l'OMC et propose l'instauration d'une ZLEA  ; elle intervient en Amérique centrale (Haïti) et en Afrique (Somalie) tout en réduisant fortement ses dépenses militaires .

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2 Le 11 Septembre 2001 : La rupture et la doctrine Bush

-          Un attentat spectaculaire marquant l'agressivité d'une idéologie : L’islamisme radical incarné par Ben Laden et le groupe terroriste Al Qaïda. C'est le second attentat contre le WTC, déjà frappé en 1993, motivé par le désir d'expulser les Etats-Unis du territoire de l'Arabie Saoudite.

-          La désignation de nouveaux ennemis :  « l’axe du mal » : La Corée du Nord, L’Afghanistan, l’Iran, et l’Irak sont visés par Georges Walker Bush. Ces pays sont pourtant très différents, mais leur existence commande une mobilisation (voire un réarmement moral ) et provoque un réflexe nationaliste (vote du patriot act , relance des investissemetns militaires).

-       La guerre « classique » se montre inadaptée face à un groupe terroriste éclaté fait de cellules indépendantes ; l'invasion de l'Afghanistan en 2001 pour éliminer le régime des talibans, allié à Al Qaida débouche sur une situation politique 

        confuse dans ce pays ;  la deuxième guerre d'Irak - ou troisième guerre du golfe -  est une "guerre préventive" conforme au projet des néo conservateurs de l'entourage présidentiel (la seule de ce type réellement menée à bien !) décidée par Bush et lancée en 2003 - malgré le scepticisme de la communauté internationale  - pour détruire le régime de Saddam Hussein et les prétendues armes de destruction massive qu'il aurait détenues... mais elle ne règle pas la question du terrorisme islamique (dans lequel l'Irak n'était pas impliqué, contrairement à ce qu'une part de l'opinion publique états-unienne a pu croire) et débouche localement sur un chaos (criminalité galopante après la destruction du Parti Baas et du système sécuritaire du pays, affrontements entre Sunnites et Chiites, sécession encouragée des Kurdes, nombreux attentats contre les forces états-uniennes et intetnationales enfermées à Bagdad sans la "zone verte", bâvures occidentales  déguisées sous le terme de "dommages collatéraux

-          Un unilatéralisme contre-productif : Les Etats-Unis de "W Bush"  (influencé par le courant "néoconservateur") s'isolent en rejetant systématiquement tous les traités mondiaux négociés à l'époque (contre les mines anti-personnelles, la convention des droits de l’enfant, le protocole de Kyoto, l’interdiction des essais nucléaires, la cour pénale internationale). L’antiaméricanisme se répand alors dans le monde (fondation de l'ALBA en 2004, usage péjoratif et généralisé du terme "d'hyperpuissance", notamment dans la bouche du Français Hubert Védrines... auquel répond le  French Bashing des médias états-uniens, ulcérés par l'opposition de Jacques Chirac à la guerre de George W. Bush en Irak

3 La crise économique et l'émergence de puissances acendantes 

        rebat les cartes
et Obama prétend  inaugurer une nouvelle politique, plus modeste

            (et parfois décrite comme "post impériale)

LE CAS TRUMP : Des relents d'isolationnisme dans le discours électoral, une posture qui dégrade l'audience américaine dans le Sud (Mexique, Palestine)  et des vélléïtés de rapprochement avec la Russie démentie par les faits (ingérence possible de Moscou dans le jeu électoral, tensions à propos de la Syrie, etc.). Pas de solution en vue face à l'agressivité sud-coréenne ?  Risque de guerrecommerciale avec l'Europe et le reste du monde ? De rupture avec la Chine ?