SOUS LE NOM DE
DÉMOCRATIE
C'ÉTAIT LE GOUVERNEMENT D'UN SEUL HOMME
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Document
2 :
les Athéniens, comme
toutes les cités de la Grèce, apparaissent autour
d'un
marché (illustration n°1
: agora) et de cultes
communs (illustration n°3
: acropole, temple
du Parthénon et théâtres)
et bâtissent des murailles pour protéger leur
ville
principale (et son port, en l'occurrence).
Le regroupement des populations dans des cités leur permet de
commercer en toute sécurité :
surveillance des poids et mesures, adoption d'une monnaie et protection
militaire. Probablement une assemblée des citoyens (illustration n°2
: colline de la Pnyx
où siège l'ecclesia) a-t-elle
réuni dès l'origine tous les chefs de famille,
mais son
existence ne peut être attestée par
l'archéologie avant
quelques siècles.
Document
3
: Au Vème siècle, le régime
démocratique des Athéniens est
réputé
devoir beaucoup à trois fondateurs mythiques dont
l'historicité et les intentions exactes sont toutefois
douteuses. DRACON (non cité par le manuel) aurait,
dès le
VIIème, siècle fait rédiger les
premières
lois, désormais rendues publiques afin que nul n'en ignore (le
Droit était autrefois le monopole des familles
puissantes) et
réservé la possibilité d'une
réduction en
servitude des Athéniens insolvables à la seule
catégorie des citoyens les plus modestes.
SOLON, au VIème siècle, fonde les grandes
institutions de
la cité (tribunal populaire, conseil, assemblée)
et
interdit complétement que les citoyens soient
réduits en
esclavage pour
dettes. CLISTHÈNE, en 508, répartit le Peuple en
dix
tribus - chacune issue de trois secteurs géographiques
différents : un premier tiers de chaque tribu est pris dans
la ville (Asty en
Grec) un autre dans la campagne (Chora) et le troisième sur
la
côte (Paralia). Ce qui a pour effet (puisque les citoyens
vont à l'armée et siègent comme
magistrat quand ils sont tirés au sort avec les membres de
leur tribu) de ne pas opposer les
régions de l'Attique (nom du territoire des
Athéniens) entre elles et d'éloigner
les citoyens
les plus simples de l'influence de voisins trop notables.
Périclès aurait été le
premier à
proposer l'indemnisation des citoyens désignés
comme
magistrats (la plupart le sont par tirage au sort, mais il faut encore
vérifier leur qualité et leurs moyens financiers
pour
valider leur élection). Cette indemnité (misthos
en Grec)
permet à tous les citoyens, même les plus
modestes, de
participer au gouvernement et contribue à forger la
popularité
de Périclès en tant que chef du parti
démocratique. Lui-même ne
préside pas la cité et n'en est pas
officiellement le
dirigeant, mais il exerce pendant des décennies une
très
forte influence
sur ses concitoyens, donc sur le vote de l'ecclesia, ceci
grâce
à son habile
maniement de l'art de la
rhétorique. Il est par ailleurs sans cesse
réélu
stratège (l'un des
dix généraux commandant l'armée) ce
qui peut
expliquer qu'il soit presque
toujours
représenté coiffé
d'un casque, lequel dissimulerait selon une tradition
invérifiable une "bosse" de son
crâne, déformation
révélatrice de son
génie. Il est
persuadé que le système de gouvernement
athénien
est le meilleur
et voit en la
constitution démocratique de la cité
un exemple pour l'ensemble du monde Grec, n'hésitant pas, du
reste, à l'exporter par la force (cf. Thucydide).
Le fait qu'on évoque "le
Siècle de
Périclès"
pour désigner la période
où Athènes est une démocratie
conquérante
montre toute l'ambiguïté de ce type de
régime, qui
s'incarne nécessairement dans des hommes exceptionnels
malgré les principes d'Égalité et de
Liberté que les constitutions
démocratiques mettent en avant. Les
successeurs de Périclès sont
réputés ne pas
avoir son intelligence ou ses capacités - parmi ces
successeurs,
il y a par exemple Alcibiade, qui séduit
par sa beauté et non par ses dons d'orateurs, ou
Cléon
:
un tanneur - alors que Périclès fait
partie de
l'une des plus
nobles familles de l'Attique et est perçu comme un esprit
supérieur. La médiocrité des
chefs
démocrates serait donc l'une des causes du déclin
du
modèle. Personnage complexe (qui aurait réduit le
nombre
de citoyens et fait en sorte de réserver la
citoyenneté aux personnes nées de deux parents
Athéniens) Périclès est
décrit comme
un
génie et constitue un modèle. Mais ses
contemporains
l'admirent sans
toujours le comprendre
(son affection pour Aspasie, sa seconde femme, une
étrangère qui se mêle d'enseigner l'art
du discours
et dont les moeurs sont vues comme trop libres,
est notamment très décriée ; il
pleure, à
l'étonnement général de ses
concitoyens, lors du
procès
où il est censé la défendre, et
obtient du coup
son acquittement).
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et des institutions dues à Solon et Clisthène
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