Cahier de textes de l'année scolaire 2020-2021 / VANDERPLANCKE P-L / Lycée Maurice Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / Spécialité HGGSP 1
T1



spécialité H.G.G.S.P.
 
 
Premières





CAHIER DE TEXTES DU PREMIER TRIMESTRE - Thème 1

Les cours ont lieu au Lycée à partir du 4 septembre. Les lundis (deux heures) jeudis (une heure) et vendredis (une heure). Le cours du jeudi après-midi est réservé de préférence au développement des compétences et aux travaux-dirigés (voir notamment : méthodes et exercices, page 17 de votre manuel) en lien, éventuellement, avec certains des projets pédagogiques de l'établissement.

  ACCÈS  AU  DEUXIÈME TRIMESTRE

AGENDA 2020

Introduction
- semaines 36 et 37
Thème 1 : La Démocratie
semaines 38 à 42 (16 heures)
partenariat NOAH : R5 en semaine 42 
VACANCES D'AUTOMNE EN SEMAINES  43 et 44
et semaines 46 et 47 (8 heures)
Thème 2 : Les puissances Internationales
semaines 48 à 51 (16 heures)

Traitement du thème 2 inachevé à Noël : son objet conclusif sera vu en 2021


Jeudi 4 septembre [16 h 05 - 17 h] / accueil de la classe

SEMAINE 36

Prise de contact, échanges sur l'organisation et les ressources :
Le cahier de textes interactif sera mis en ligne "au fil de l'eau" 
et actualisé chaque Samedi.
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participation  : Oscar, Nerea




Vendredi 5 septembre [12 h 10 - 13 h 05] / définitions


Présentation de la discipline et du programme, définitions
Histoire
Géographie
Géopolitique
Science Politique

Science des rapports entre la géographie, les États et les relations internationales, la géopolitique prétend étudier les rivalités et conflits entre états (parfois désignés par elle, à tort, comme des  "territoires") afin de les expliquer par la géographie, mais ceci dans le cadre d'une analyse souvent accompagnée d'une mise en perspective historique.

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Une présentation des tensions en Méditerranée orientale par "France 24" focalisée sur les seuls enjeux 
contemporains : l'antagonisme gréco-turc traditionel n'est pas évoqué par le document, non plus que les causes profondes de l'implication militaire de la France et de l'Italie.

La science politique s'intéresse à l'étude des rapports de pouvoir au sein de l'État et notamment sur la manière dont est gouverné l'État -vu comme une cité antique (Polis ou Res Publica)- mais également aux  rapports entre les états (on parle pour décrire ces interactions de  relations internationales). 


(Rentrée)
3 Heures

*
Introduction au programme de l'année


Lundi 7 septembre [10 h 20 - 12 h 10] / leçon introductive
SEMAINE 37

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CHAPITRE I
Les relations internationales

(Anticipation du thème 2 du programme)




1. Un champ d'étude très complexe
A - L'affaire des historiens, mais pas que...
B - Des interactions entre états plutôt qu'entre nations
C - Une mondialisation tardive

2. Des acteurs nombreux
A - La théorie classique, trop réductrice
B - La théorie marxiste, simpliste et inopérante
C - L'approche sociologique, mise en avant dans le monde anglo-saxon

3. Une révolution de la conception des relations internationales dans le temps long
A - A l'origine, le fait du Prince : et une pratique souvent belliqueuse
B - A l'époque contemporaine : la pression croissante des intérêts de toute sorte
C - Depuis 1919 : des efforts de pacification contrariés par la montée des antagonismes idéologiques


prise de notes / clic sur le planisphère ci-dessus

 
I


Jeudi 10 septembre [16 h 05 - 17 h] / Travaux-Dirigés
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TD n°1 : Méthode de la prise de notes


Comparaison par les élèves de leur compte-rendu de la leçon avec les indications écrites du professeur sur ce qui doit être retenu.


(Leçon introductive +2)
5 heures



Thème 1
Comprendre un régime politique : la démocratie
Rappels méthodologiques


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Vendredi 11 septembre [12 h 10 - 13 h 05] / Travaux-Dirigés

TD n°2 : Méthode du Commentaire
Un exemple à partir du générique et de la présentation par Stéphane Bern du film
"Voltaire, figure des Lumières" (émission : Secret d'histoire)









Lundi 14 septembre [10 h 20 - 12 h 10] / Travaux-Dirigés

SEMAINE 38


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Participation : Diego, Maloha, Vincent, Alain et Hortense.


TD n°3  : VOLTAIRE EST-IL UN DÉMOCRATE ?

Commentaire composé


Rédaction partielle, faite en commun ; révision du programme de Seconde.

Penseur libéral et défenseur de la Tolérance,Voltaire n'est pas un démocrate car il réserve l'instruction et l'égalité à une élite "digne de les mériter". L'égalité est donc à ses yeux une sorte de privilège. Il  préfère la monarchie tempérée (Parlementarisme) en place au Royaume-Uni à l'Absolutisme qui sévit en France. Très critique des religions, il est souvent persécuté pour ses opinions mais est en même temps très admiré pour ses talents d'écrivain. C'est un personnage emblématique de l'Anglomanie "des Lumières" (une philosophie fondée sur la Raison)  de même qu'il fait figure d'intellectuel engagé (mais le néologisme n'est créé qu'à la fin du XIXème siècle). Si la démocratie libérale tente aujourd'hui de concilier les deux valeurs, le désir d'égalité des démocrates se concilie mal, au XVIIIème siècle, avec les aspirations libérales mais plutôt élitistes de la "révolution Atlantique".




Téléchargez à partir d'ici la fiche de méthode n°1
 
sur l'étude critique de document(s) et le commentaire


Jeudi 17 septembre [16 h 05 - 17 h]
 Travaux-Dirigés

TD n°4 : Méthode de la Composition
Un exemple  : l'état de la Démocratie dans le monde

Révision du plan-type et définition des termes

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Participation : Adda






Téléchargez à partir d'ici la fiche de méthode n°2
 
sur la composition et la dissertation


Vendredi 18 septembre [12 h 10 - 13 h 05] / Travaux-Dirigés

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TD n°5  : LA DÉMOCRATIE AUJOURD'HUI
Rédaction d'un développement argumenté articulé en trois parties
Argumentation inspirée de la Leçon n°1 de votre manuel : pp  40-41



(Méthodologie  +4)
9 heures

Thème 1
Comprendre un régime politique : la démocratie

CHAPITRE II


Lundi 21 septembre [10 h 20 - 12 h 10] - Cours
SEMAINE 39

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CHAPITRE II
Démocratie et Science Politique :
des inventions de l'Antiquité grecque réinterprétées à l'époque contemporaine



(Axe 1 du premier thème : "Penser la Démocratie")



SEMAINE 39


Participation : Diego, Leire, Hortense, Sofia et Adda.


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1. Aristote : les débuts de la Science Politique

A - Le cadre : un observateur né dans la Grèce du  IVème siècle
(la domination exercée sur le monde hellénique par la démocratie athénienne vient de s'achever)
La Grèce (ou Hellade) c'est, à l'époque, plus d'un millier de cités dont 80% se concentrent sur les rives de la Mer Égée et dont la plupart sont insulaires et/ou minuscules. L'apogée des cités est passé et de puissantes monarchies militaires se constituent, qui rivalisent avec elles. Les entreprises du royaume de Macédoine (les Macédoniens sont des Barbares, c'est-à-dire des étrangers aux yeux des Hellènes, bien que leur monarque et les élites aient appris les langues et les moeurs de la Grèce) menacent en particulier de mettre fin à l'indépendance des cités.
Né à Stagyre,  assez loin de l'Attique, Aristote (384-322) est fils du médecin du roi Macédonien Philippe, et tient peut-être de son père ses talents d'observateur et son intérêt pour la Biologie. Il est un élève de l'Académie (l'école philosophique des jardins d'Academos, où enseigne Platon, disciple du fameux Socrate) entre 367 et 347 puis devient précepteur de l'héritier du trône de Macédoine (le futur Alexandre-le-Grand, ceci entre la treizième et la seizième année du prince). Il fonde ensuite sa propre école de philosophie à Athènes, le Lycée (sic !) et se livre à un considérable effort de rédaction et d'observation (recourant à l'aide de ses élèves pour se documenter et faire des recherches, voyager et recueillir des informations, passant au crible la constitution de 158 cités).



B - Le penseur : un "philosophe de la cité", qui croit au Bonheur, distingue l'Homme de l'Animal et entend éduquer les citoyens
- Aristote estime que l'homme "est fait pour le Bonheur" et pense que le couple (formé par inclination mutuelle) la famille et la cité sont des cadres nécessaires au bien être.
- Il présente l'Homme comme un "animal naturellement politique" (civique) ce qui fonde l'idée d'une séparation nette entre le genre humain et les autres espèces vivantes, barrière encore renforcée ultérieurement par la tradition judéo-chrétienne, mais propre aux civilisations occidentales voire aux religions du Livre. Seul l'homme, pour Aristote, est en effet capable du sens moral qui donne l'intuition du bien et du mal, du juste et de l'injuste. La conscience morale s'oppose à l'instinct, comme le langage articulé au cri des bêtes.
- Aristote se dit "philosophe de la cité" et se consacre exclusivement à son étude. Le but de la cité doit à ses yeux être le bien (sinon le bonheur) de l'homme vertueux, celui qui respecte la Loi. Pour atteindre cette soumission spontanée (et censément totale - ce qui peut choquer les esprits contemporains) à la Loi votée par l'assemblée, la cité doit absolument éduquer ses citoyens.

C - Le chercheur : le fondateur incontestable du droit constitutionnel comparé
 Aristote ne suit pas totalement l'enseignement de Platon, philosophe trop aristocratique et trop peu réaliste à son goût, de même qu'il s'oppose par ailleurs aux cyniques, désespérés et dégoûtés de la vie politique, alors qu'il veut valoriser celle-ci.  
La recherche du service de l'intérêt général, vu comme "le bien commun au service de tous", est en effet l'idéal d'Aristote. Pour lui, seules quelques formes pures de gouvernement rendent possible sa réalisation.

LE VOCABULAIRE POLITIQUE FONDAMENTAL POSÉ PAR ARISTOTE
FORMES PURES

[pour le gouvernant : il s'agit de "servir"]
FORMES CORROMPUES (impures)

[ou bien plutôt de "se servir]
possibilité d'un Bon gouvernement
exercé au profit des gouvernés
(pour leur bien sinon pour leur bonheur)
fatalité d'un Mauvais gouvernement
exercé au profit des gouvernants
(au service de leurs intérêts particuliers)

 MONARCHIE


ARISTOCRATIE

RÉPUBLIQUE ( POLITEIA en Grec, ou RES PUBLICA en Latin)

TYRANNIE
[on préfèrera parler de DESPOTISME au XVIIIème siècle]

OLIGARCHIE

DÉMOCRATIE, synonyme de DÉMAGOGIE pour Aristote
entre crochets : des remarques et précisions qui ne sont pas formulées par Aristote lui-même
mais ont été trouvées beaucoup plus tard


Tâche donnée : cherchez la définition précise des trois régimes politiques
qualifiés de "formes pures" de gouvernement par Aristote. (Pour le 24/09).


Jeudi 24 septembre [16 h 05 - 17 h] - Cours et TD 6

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Participation : Maloha

2. Bon et mauvais gouvernement : un débat durable
Définition précise des formes de gouvernement suivant les conceptions d'Aristote

INTRODUCTION (Bilan de la première partie)

Le raisonnement aristotélicien repose sur deux outils de comparaison : institutionnel (dans le sens de lecture vertical du tableau reproduit ci-dessus) et moral (lecture horizontale, la colonne de gauche se rapprochant de la cité idéale souhaitée par Aristote).



Il n'y a pas vraiment de différence "technique", sur le plan du fonctionnement entre les formes pures et corrompues appariées suivant le système de classement d'Aristote. L'Aristocratie, par exemple, est pour Aristote très semblable à l'Oligarchie : c'est seulement que l'élite gouvernant la cité, dans le premier cas, le fait bien : ce régime mérite donc d'être considéré comme "le gouvernement des meilleurs" (celui des hommes nobles, voire supérieurs, souvent issus d'une caste héréditaire). L'Oligarchie, au contraire, est le gouvernement d'une minorité sans talent particulier et qui administre mal la cité (pour les Grecs, c'est là le problème de la Ploutocratie, ou gouvernement des riches, toujours exercé à leur seul profit).

La nomenclature d'Aristote a le mérite d'être précise mais elle est au fond simpliste, sa typologie se fondant sur deux critères uniquement, et distinguant trois paires de situations qui s'opposent : pas de bon "tyran" ni de mauvais "monarque", par conséquent - l'usage du terme les caractérisant déterminant a priori le jugement porté sur les régimes.

La Politeia ou République décrite par Aristote ressemble déjà, suivant notre vocabulaire politique contemporain, à "un état de Droit" géré par "des élus du Peuple" (les seules règles valables y sont des Lois universelles fabriquées par les représentants des citoyens, connues de ces derniers comme de toute la population) dans lequel est pratiquée "une démocratie partielle, souvent censitaire" (tous les citoyens ne sont pas égaux, mais, par exemple, seuls les propriétaires capables de défendre leur patrie par les armes peuvent voter). La Démocratie, pour Aristote, est un gouvernement de la masse exercé contre les riches et à leurs dépens, par des démagogues : le siècle de Périclès n'est donc pas du tout, à ses yeux, l'incarnation du bon gouvernement mais celle d'un régime corrompu (par le fait d'un excès d'égalité, et des mensonges délibérés des dirigeants).

Vocabulaire : le Peuple, ou demos, c'est l'ensemble des citoyens.

note
Le Jalon n°1 est une partie du cours de Première correspondant à des révisions
du programme d'Histoire de Seconde


 

 TD n°6 : critiques du régime des Athéniens au Vème siècle
extrait des "Acharniens"

lecture du texte d'Aristophane et pistes pour le commentaire

Téléchargez ici la fiche JALON 1

en appui de ce TD et du cours à venir
sur la démocratie des Athéniens

rédaction rapide d'une analyse critique


Téléchargez ici le commentaire

de la critique de la démocratie par Aristophane
distribuée le 24

Vendredi 25 septembre [12 h 10 - 13 h 05] - Cours
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Participation : Maria-Cruz




 A - La question de l'Égalité : une chimère, pour les Grecs anciens comme pour les Lumières
du XVIIIème siècle

(après l'échec de l'expérience démocratique Athénienne, plus personne ne croit en la possibilité d'une Démocratie ni ne revendique l'Égalité avant la Révolution Française, sauf, peut-être, Jean-Jacques Rousseau et quelques auteurs très isolés)

L'Égalité ne peut pas, pour Aristote, être offerte à tous les hommes. Il critique du reste tout autant l'excès d'égalité caractérisant les Athéniens au Vème Siècle (isonomie et isocratie pour tous les citoyens) que l'excès d'inégalité des tyrannies de la Grande-Grèce.  La cité idéale qu'il appelle de ses voeux est basée sur une assemblée du Peuple fermée aux esclaves, aux métèques, mais aussi aux citoyens pauvres.

Vocabulaire : les métèques, ce sont, dans une cité grecque "les étrangers au Droit commun".  Ces résidents (rarement étrangers par leur origine) sont des hommes libres mais non citoyens et soumis en principe à des lois spéciales (en latin et dans l'empire on dira : pérégrins). Les métèques sont des Grecs tandis que les étrangers véritables (non hellénophones) sont des barbares, différents par la langue mais aussi les moeurs politiques (ils ne vivent pas dans une cité mais obéissent à des rois). 



Deux raisons principales expliquent que l'on ne puisse pas accorder l'Égalité à tous selon le sens commun et les penseurs antiques, puis médiévaux et modernes.
1°) Dans la civilisation grecque puis gréco-romaine, le travail est assimilé à une occupation servile qui rend les travailleurs indignes d'exercer le pouvoir. Si le christianisme fait, tout à l'inverse, du travail un devoir, imposé à tous les fidèles, et s'il dénonce même l'oisiveté comme "mère de tous les vices" (Augustin) il distingue - à l'ère médiévale et même au delà - des tâches nobles, réservées à l'élite, et le labeur quotidien enduré par les humbles, indigne des "meilleurs".
2°) Le principal danger de dévoiement des régimes démocratiques et des cités réside pour tous les philosophes dans la démagogie de dirigeants flattant la vanité ou excitant les passions du Peuple. C'est pourquoi ils réservent la pleine citoyenneté à une minorité éduquée et responsable, susceptible de résister à la séduction trompeuse de meneurs habiles. 


Au sein de l'élite jouissant de la pleine citoyenneté, soit des citoyens égaux entre eux et gouvernant la cité, le nombre compte cependant. C'est en effet l'existence d'une "majorité" qui fait, pour Aristote, la légitimité (justesse) de la Loi et des institutions. La masse possède en effet une "supériorité collective" devant laquelle la minorité est conduite à s'incliner (conformément à l'idéal de la concorde civique, commun à toutes les cités helléniques).



B - La séparation des pouvoirs : une idéal tôt proclamé

 Aristote décrit trois fonctions gouvernementales qui devraient être séparées dans la cité parfaite
qu'il appelle de ses voeux:
- délibérative (vote des lois et contrôle des magistrats) incombant à une assemblée
- exécutive, déléguée à des magistrats élus chargés de faire appliquer la Loi
- judiciaire, assurée par différents tribunaux
(les magistrats sont des citoyens exerçant une fonction pour le compte de la cité, dont Aristote estime qu'il faut les choisir en fonction de leur mérite personnel).

Il est donc le précurseur de "la théorie de la séparation des pouvoirs" reprise et développée beaucoup plus tard par des philosophes modernes comme Locke et Montesquieu (qui parlent plutôt de" pouvoir législatif", et non délibératif, et montrent que le pouvoir judiciaire réside essentiellement en la capacité de "dire le Droit", soit reconnaître et désigner ce qui est ou non légal).


LUNDI 28 SEPTEMBRE - évaluation
devoir-surveillé DS1 
une dissertation OU une étude critique de documents
durée : deux heures / lieu : Salle Larramendy

Devoir surveillé
Un sujet à choisir librement parmi trois sujets, deux compositions et un commentaire -lequel porte sur un jalon, comme ce sera le cas en Terminale dans le cadre de l'épreuve écrite en fin de cycle (durée de 4 heures, deux production imposées : une dissertation et une étude critique).


Jeudi 1er octobre [16 h 05 - 17 h]
- TD 7

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Participation : Diego


SEMAINE 40

C - La démocratie au Siècle de Périclès : une forme de gouvernement
corrompue aux yeux d'Aristote, mais une expérience exemplaire

JALON 1
TD n°7 : émergence du modèle athénien

documents 2 et 3 page 45 du manuel et discours de Périclès rapporté par Thucydide
distribué le 24 septembre (extrait de "La guerre du Péloponnèse")

Document 2 : les Athéniens, comme toutes les cités de la Grèce, apparaissent autour d'un marché (illustration n°1 : agora) et de cultes communs (illustration n°3 : acropole, temple du Parthénon et théâtres) et bâtissent des murailles pour protéger leur ville principale (et son port, en l'occurrence). Le regroupement des populations dans des cités leur permet de commercer en toute sécurité : surveillance des poids et mesures, adoption d'une monnaie et protection militaire. Probablement une assemblée des citoyens (illustration n°2 : colline de la Pnyx où siège l'ecclesia) a-t-elle réuni dès l'origine tous les chefs de famille, mais son existence ne peut être attestée par l'archéologie avant quelques siècles.

Document 3 : Au Vème siècle, le régime démocratique des Athéniens est réputé devoir beaucoup à trois fondateurs mythiques dont l'historicité et les intentions exactes sont toutefois douteuses. DRACON (non cité par le manuel) aurait, dès le VIIème, siècle fait rédiger les premières lois, désormais rendues publiques afin que nul n'en ignore
(le Droit était autrefois le monopole des familles puissantes) et réservé la possibilité d'une réduction en servitude des Athéniens insolvables à la seule catégorie des citoyens les plus modestes.  SOLON, au VIème siècle, fonde les grandes institutions de la cité (tribunal populaire, conseil, assemblée) et interdit complétement que les citoyens soient réduits en esclavage pour dettes. CLISTHÈNE, en 508, répartit le Peuple en dix tribus - chacune issue de trois secteurs géographiques différents : un premier tiers de chaque tribu est pris dans la ville (Asty en Grec) un autre dans la campagne (Chora) et le troisième sur la côte (Paralia). Ce qui a pour effet (puisque les citoyens vont à l'armée et siègent comme magistrat quand ils sont tirés au sort avec les membres de leur tribu) de ne pas opposer les régions de l'Attique (nom du territoire des Athéniens)  entre elles et d'éloigner les citoyens les plus simples de l'influence de voisins trop notables.



Périclès aurait été le premier à proposer l'indemnisation des citoyens désignés comme magistrats (la plupart le sont par tirage au sort, mais il faut encore vérifier leur qualité et leurs moyens financiers pour valider leur élection). Cette indemnité (misthos en Grec) permet à tous les citoyens, même les plus modestes, de participer au gouvernement et contribue à forger la popularité de Périclès en tant que chef du parti démocratique.  Lui-même ne préside pas la cité et n'en est pas officiellement le dirigeant, mais il exerce pendant des décennies une très forte influence sur ses concitoyens, donc sur le vote de l'ecclesia, ceci grâce à son habile maniement de l'art de la rhétorique. Il est par ailleurs sans cesse réélu stratège (l'un des dix généraux commandant l'armée) ce qui peut expliquer qu'il soit presque toujours représenté coiffé d'un casque, lequel dissimulerait selon une tradition invérifiable une "bosse" de son crâne, déformation révélatrice de son génie. Il est persuadé que le système de gouvernement athénien est le meilleur et voit en la constitution démocratique de la cité un exemple pour l'ensemble du monde Grec, n'hésitant pas, du reste, à l'exporter par la force (cf. Thucydide).

Le fait qu'on évoque "le Siècle de Périclès" pour désigner la période où Athènes est une démocratie conquérante montre toute l'ambiguïté de ce type de régime, qui s'incarne nécessairement dans des hommes exceptionnels malgré les principes d'Égalité et de Liberté que les constitutions démocratiques mettent en avant. Les successeurs de Périclès sont réputés ne pas avoir son intelligence ou ses capacités - parmi ces successeurs, il y a par exemple Alcibiade, qui  séduit par sa beauté et non par ses dons d'orateurs, ou Cléon :  un tanneur -  alors que Périclès fait partie de l'une des plus nobles familles de l'Attique et est perçu comme un esprit supérieur. La médiocrité des chefs démocrates serait donc l'une des causes du déclin du modèle. Personnage complexe (qui aurait réduit le nombre de citoyens et fait en sorte de réserver la citoyenneté aux personnes nées de deux parents Athéniens) Périclès est décrit  comme un génie et constitue un modèle. Mais ses contemporains l'admirent sans toujours le comprendre (son affection pour Aspasie, sa seconde femme, une étrangère qui se mêle d'enseigner l'art du discours et dont les moeurs sont vues comme trop libres, est notamment très décriée ; il pleure, à l'étonnement général de ses concitoyens, lors du procès où il est censé la défendre, et obtient du coup son acquittement).

Téléchargez ici la Biographie de Périclès diffusée sur papier à la classe.


Téléchargez ici le schéma du fonctionnement de la cité
et des institutions dues à Solon et Clisthène distribué aux élèves.



Tâche donnée : mettez le cours et la prise de notes au propre grâce aux indications ci-dessus
et lisez les pages 87 et 49 en vue du TD8. (Pour le 02/10)

Vendredi 2 octobre [12 h 10 - 13 h 05] - TD 8


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JALON 1
TD n°8 : crise et faillite de la première expérience démocratique
correction du devoir n°1 DS1
manuel pp 48-49

RAPPELS
Les Athéniens (véritable et seul nom porté par la cité-état d'Athènes, car toutes les cités sont nommées d'après leurs habitants et uniquement de cette façon) est le premier état assurant l'égalité de tous ses citoyens devant la Loi (isonomie) et en matière de gouvernement (isocratie). C'est cependant une démocratie directe (le Peuple s'administre par lui-même ; il ne délègue pas ses pouvoirs à des représentants élus).
Bien que très différentes dans leur fonctionnement, les démocraties représentatives contemporaines se réclament de l'héritage athénien, en admirent les valeurs et en font un modèle.

 

Mais les contemporains de l'expérience athénienne ne sont pas tous éblouis par la Démocratie : les méthodes des dirigeants sont vues comme démagogiques, la vénalité des juges et des autres magistrats fait scandale, comme l'origine obscure de certains orateurs influents à l'assemblée, même compétents, choque les mentalités du temps ; l'Égalité des citoyens paraît en outre comme un abus excessivement dérangeant au profit
, suivant le mot d'Hérodote, d'une "multitude bonne à rien" (document 1 page 48).
Des critiques du régime démocratique, parfois féroces, nous sont parvenues : notamment celles d'Aristophane (DS1 et document 4 page 49). Car des dérives sont constatées, qui nuisent au bon fonctionnement de la démocratie et servent d'arguments (de plus ou moins bonne foi) aux détracteurs de ce régime, provoquant son abandon par les Athéniens (schéma page 49). Aristophane dénonce ainsi dans "les Acharniens" une crise opposant selon lui, au sein de la cité des Athéniens, la classe moyenne des paysans de l'Attique à la plèbe urbaine. Cette dernière catégorie, faite de citoyens modestes habitant l'asty serait aisément majoritaire à l'ecclésia et y imposerait, contre l'avis des ruraux qui la financent en partie, une guerre ruineuse
- laquelle offre des opportunités d'ascension sociale aux pauvres - et la levée de nombreuses taxes (nécessaires aussi pour indemniser les magistrats). Il suggère par là que la démocratie est injuste... mais encore qu'elle menace la concorde civique.

Restitution commentée de la première évaluation
de type baccalauréat (DS1)


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mises en ligne sur "etxealaia, le blog" ou sur le buste d'Aristote pour retrouver en ligne
directement le barème et des indications concernant le corrigé du DS1


Lundi 5 octobre [10 h 20 - 11 h 15] -
TD 9

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SEMAINE 42



Cliquez sur le buste de Périclès pour une aide à la prise de notes


JALON 1
TD n°9 : crise et faillite de la première expérience démocratique (SUITE)
les dérives de la démocratie directe
manuel pp 48-49


3. "Liberté des anciens, liberté des modernes" :  la fondation de la démocratie libérale
théorisée par Benjamin Constant en 1819 (par la définition d'aspirations propres à l'ère contemporaine qui justifieraient la préférence des "modernes" pour une démocratie représentative et non directe)

JALON 2
Du XIXème siècle à nos jours la Démocratie est à nouveau mise en place dans un nombre croissant de pays, mais son fonctionnement est, sauf exception, très éloigné de la Démocratie directe. Il s'agit d'un régime représentatif désigné sous l'expression "démocratie libérale" quand il garantit le pluralisme et l'égalité devant la Loi en s'inspirant des grandes révolutions de la fin de l'ère moderne.


JALONS 1 ET 2

travail personnel
TP1 POUR LE JEUDI 15 OCTOBRE
la réponse à un questionnaire 
consignes disponibles en ligne : les réponses devront être reportées dans le formulaire

Travail Personnel n°1
Des exercices à faire à partir des leçons et du manuel, d'une part pour consolider les acquis concernant la démocratie directe mise en oeuvre par les Athéniens (Jalon 1) et d'autre part pour remédier au faible investissement d'une partie de la classe en amont du DS1 (circonstance navrante ayant engendré, pour certains, des résultats décevants) et préparer le devoir sur table du 16/10.


Lundi 5 octobre [11 h 15 - 12 h 10] - Cours

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A - Après l'expérience athénienne : la quête de la liberté demeure le but suprême mais être libre reste  un privilège (une contradiction que les penseurs démocrates doivent s'efforcer de surmonter)

Une qualité propre à l'élite dans le monde Grec et Gréco-romain.
 
Une quête longtemps mise en sourdine....
Jusqu'à ce que les révolutions atlantiques proclament le droit à la Liberté et à l'Égalité.


Rappel : cliquez sur le buste de Périclès pour une aide à la prise de notes


Jeudi 8 octobre [16 h 05 - 17 h] - Cours

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SEMAINE 41

 

B - La démocratie libérale : un régime où la souveraineté populaire est, dans les faits, déléguée par les citoyens à des représentants, en contre-partie de la garantie par l'État du maintien des libertés individuelles

extrait du discours "De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes"
(Manuel page 52)


La liberté des Anciens : un "assujetissement complet à l'autorité de l'ensemble"?
lignes 14 à 20 (et discours de Périclès rapporté par Thucydide)
Les libertés des Modernes : des valeurs communes à l'Angleterre, à la France et aux États-Unis 

lignes 1 à 13



C - L'importance donnée aux" jouissances privées" semble le legs principal de la Révolution française

Les libertés collectives sont moins importantes que l'autonomie de l'individu
L'individu représenté doit pourtant exercer son "droit de partage" du pouvoir public

Rappel : cliquez sur le buste de Périclès pour une aide à la prise de notes


Vendredi 9 octobre [12 h 10 - 13 h 05] - Cours

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4. L'exercice de la souveraineté et la professionalisation du "personnel politique"
dans les démocraties actuelles

(Introduction du premier thème : "Penser la Démocratie")

A - Souveraineté déléguée ou participation effective des citoyens renforcée ? L'essouflement du modèle représentatif  laisse présager son évolution probable


TABLEAU RÉCAPITULATIF DES MODÈLES DÉMOCRATIQUES DEPUIS LES ORIGINES

NOM DU RÉGIME ASPIRATIONS
DE L'HOMME LIBRE
ET SOUVERAINETÉ
DÉRIVES RECONNUES
LIBERTÉ DES ANCIENS
théorisée par Aristote au IVème siècle, expérimentée dès le siècle précédent par les Athéniens
Antitiquité
démocratie
directe
fondée sur l'égalité des citoyens (mais ceux-ci sont très minoritaires dans la population)

Vote et tirage au sort des magistrats
volonté de gouverner la Cité et d'en faire les lois pour
"le bien commun"

priorité aux libertés collectives

Le PEUPLE est souverain et exprime directement sa souveraineté

risque de démagogie
(dénoncé par Aristophane, constaté par Aristote) de la part des orateurs dominant l'assemblée du Peuple

possibles excès de la dictature de la majorité (dérive "totalitaire" effrayant rétrospectivement les observateurs contemporains)

crise débouchant sur une Tyrannie

LIBERTE DES MODERNES
théorisée par Benjamin Constant en 1819 mais issue des trois révolutions atlantiques (1688-1789) et donc libertés des contemporains (sic) au sens de l'historiographie française d'aujourd'hui
XIXème et premier XXème siècle
démocratie représentative

dite libérale
proclamant l'égalité de tous les hommes mais limitant souvent  l'exercice concret des droits civils à une partie de la population (les citoyens de sexe masculin voire les plus riches, etc.)

Vote et élection des magistrats
volonté de participer à l'élection de ceux qui  gouvernent et produisent les lois  pour obtenir le bonheur commun (et jouir du bonheur individuel grâce à la protection de l'État)

priorités aux "jouissances privées" (libertés individuelles)

Le PEUPLE est souverain et exprime sa souveraineté au travers des représentants qu"il mandate (parlements)
risque d'abstention, le citoyen se contentant de jouir de ses droits sans se soucier du Bonheur commun (égoïsme)

risque de démagogie et par contre-coup  d'incompétence des représentants élus pour administrer l'état

crise débouchant sur une Dictature  
LIBERTÉ
DES TEMPS PRÉSENTS
théorisée par René Cassin et les rédacteurs de la Déclaration de la déclaration universelle
des Droits de l'Homme de 1948 mais
en pleine évolution depuis  la fin du XXème siècle
Depuis 1945

démocratie libérale dite contemporaine

étendant ses garanties aux femmes, aux enfants, aux minorités et à chaque individu


Vote et élection (suffrage universel effectif)
équilibre théorique entre libertés collectives et individuelles
(Liberty / Freedom)

mais remise en cause progressive ou nouvelle définition du Bonheur commun ?

Le PEUPLE semble déléguer sa souveraineté au profit des "monarques républicains"
qu'il a élus

risque d'un désintérêt complet pour la chose publique ; volonté d'être heureux  peut-être  confondue avec la recherche du confort matériel voire du plaisir (consumérisme)

rique de manipulation (par instrumentalisation de peurs fondées ou non) et d'un recul des libertés concrètes ; besoin d'être protégé par l'État substitué en fin de compte à l'exigence d'une protection du bonheur et de la liberté individuelle par l'État

solution : par une mutation possible vers une hypothétique "démocratie participative" dont les contours demeurent imprécis

B - Un sentiment de crise mais un manque évident de recul pour en interprêter la portée

On évoque aujourd'hui une "crise de la représentation" pour décrire la défiance grandissante entre le peuple et les élus. Cette situation tient à de multiples facteurs mais, notamment, à deux grands motifs.

une souveraineté limitée de facto :
le libre choix de leurs représentants par les électeurs serait limité par la personnalité des citoyen(ne)s incarnant les différentes options politiques. En effet, les hommes (et femmes) politiques constituent un groupe restreint -et de plus en plus fermé- de personnes ayant fait les mêmes études (en France : Sciences-Po, ENA) puis s'étant cotoyées au fil de longues carrières parallèles de représentants du Peuple, et qui ont en outre tissé des liens très forts avec les milieux économiques (proximité du recrutement et de la formation à l'origine, intérêts familiaux, alternance dans le CV des politiciens entre emplois publics et privés...) voire avec les élites médiatiques (en France : nombreux exemples de personnalités de premier plan dont le conjoint occupe un poste d'éditorialiste ou de journaliste, notamment dans la presse audiovisuelle). Les élus finissent par être perçus comme une caste quasi héréditaire dont les efforts pour s'ouvrir à "la société civile" semblent inopérants. Les élus ne partageraient pas le quotidien et les préoccupations des gens et ne pourraient plus réaliser leurs aspirations (d'autant que les partis politiques traditionnels, à base idéologique, sont en net déclin et ne peuvent plus aisément guider et encadrer les mouvements d'opinion).

le procès en incompétence des dirigeants :
alors même que la professionalisation des carrières politiques semble garantir
a priori le sérieux des gouvernants et la rationnalité de leurs choix, la gouvernance de l'état est sous le feu des critiques de l'opinion, inquiète d'un éventuel déssaisissement (au profit des instances supranationales mais aussi des acteurs privés dans le cadre du repli de l'État sur ses fonctions régaliennes) et dubitative quant aux capacités des leaders à agir en fonction de l'intérêt général. Le risque que les citoyens et même leurs représentants s'en remettent à des comités d' experts dont ils exécuteraient les avis sans discernement paraît grand, alors que le peuple critique l'influence excessive des technocrates, non élus mais qui seraient investis de la réalité du pouvoir par la faute de dirigeants insuffisants (en France : débat sur la suppression de l'ENA lancé par le Président Emmanuel Macron). Dans ce contexte, la violence politique (symbolique : verbale, sur les réseaux sociaux ou dans le débat public, ou réelle : affontements entre "gilets jaunes" et forces de l'ordre, terrorisme etc.) se développe.... dans un contexte où le recours à la violence, en général, et même le nombre des homicides (en France) augmentent très sensiblement.


VENDREDI 16 OCTOBRE - évaluation
devoir-surveillé DR1 
une étude critique de documents (deux sujets proposés)
durée : une heures / lieu : Salle Larramendy

Devoir sur table
(de rattrapage)  n°1
Un sujet à choisir librement portant sur le premier ou sur le second jalon.



VACANCES D'AUTOMNE DU 16 OCTOBRE AU 2 NOVEMBRE

(CHAPITRE II + 14)
23 heures

Thème 1
Comprendre un régime politique : la démocratie

CHAPITRE III


Lundi 2 novembre [10 h 20 - 12 h 10] - Cours


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Participation : Hortense, Maria-Cruz et Diego




le consumérisme (tel que décrit par la Sociologie) ^^ : une menace pour l'Amour
et donc pour la Démocratie, car le progrès subsitue à la recherche du bonheur celle du bien-être matériel 



CHAPITRE III
Dérives autoritaires, tensions et échecs de la Démocratie :
les fragilités d'un régime pourtant globalement en essor et censé garantir en même temps le bonheur individuel et les Droits de l'Homme


(Axe 2 du premier thème : "Avancées et recul de la Démocratie")

SEMAINE 45

1.  Hommage à M. le Professeur Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020

A  - Le contexte : un "ensauvagement récent" ou  bien la perception d'une montée, réelle, de l'insécurité ?


Film : cinq minutes de la conversation entre Alain Bauer et Eric Zemmour sur Cnews
Débat sur les opinions exprimées et la démonstration sous-tendant le choix de ces images

1. L'insécurité : une notion subjective difficilement quantifiable (Alain Bauer).
2. La violence : une incontestable augmentation des homicides  (record en valeur relative en 2019, valeur calculée depuis 1539) en même temps que des violences symboliques, verbales et politiques sont plus manifestes dans la sphère publique, au moins depuis les années 80.
3. La tentation de désigner des boucs émissaires, tels que "les jeunes maghrébins" des cités et de participer ainsi, consciemment ou non, à l'instauration d'un climat de guerre civile (Eric Zemmour, mais des phénomènes analogues s'observent dans beaucoup d'autres démocraties occidentales).

B - Les faits

1. La publication de premières caricatures de Mahomet
jugées insultantes intervient au Danemark, après l'assassinat d'un cinéaste néerlandais, en 2005, et l'organisation d'un concours destiné à montrer comment les dessinateurs s'auto-censurent. Elle n'est pas comprise mais provoque des émeutes dans les pays musulmans, et le boycott des produits danois.
2. Le journal satirique français "Charlie Hebdo" décide de publier l'année suivante (en signe de solidarité et pour défendre la liberté d'expression) les dessins incriminés, plus quelques autres. Il gagne le procès pour "injures publiques" qui lui est fait à cet égard, mais subit deux attentats d'inspiration "islamiste" (l'incendie criminel de ses locaux en 2011, après un numéro intitulé "Charia hebdo" faisant allusion aux événements politiques en Libye et en Tunisie, et tuerie de 2015 après qu'il ait fait allusion aux troubles survenus dans le monde musulman après la production d'un film islamophobe aux États-Unis : les frères Kouachi tuent alors douze personnes, dont huit membres de la rédaction).
3. L'ouverture, en septembre 2020, du procès des complices des attentats de 2015, est l'occasion pour Charlie Hebdo de republier les caricatures de 2012. Deux personnes, attaquées au hachoir dans la rue, sont blessées à proximité des anciens locaux du journal, puis un professeur de collège est assassiné et décapité pour avoir montré certains dessins dans le cadre de son cours d'éducation morale et civique.
4. Une élève (qui n'y a pas assisté) "a inventé" des faits inexacts quant au contenu du cours et à ses modalités. C'est là le point de départ de l'affaire.

C - Les réactions


Films : message de l'équipe de France de Football, message de Maître Badinter
Débat sur les principes invoqués pour justifier la diffusion des caricatures en classe et
condamner la violence


Les soutiens apportés à l'institution scolaire
et les hommages à la mémoire de Samuel Paty sont essentiellement formulés au nom de la défense de la liberté d'expression, ou des valeurs de la République en général (Liberté, Égalité, Fraternité) voire de la laïcité. Des personnalités populaires et/ou perçues comme représentatives s'adressent spécifiquement aux élèves et aux professeurs pour défendre la mission éducative de l'enseignement.

Des critiques interviennent cependant, invoquant la nécessaire prudence face au risque terroriste (et prônant par conséquent l'auto-censure) ou dénonçant comme des provocations l'exercice de "libertés abusives" (c'est notamment le cas du premier ministre du Canada, sur une ligne proche du sentiment général de l'opinion dans les pays anglo-saxons, qui demeure plutôt hostile au blasphème, ou même de quelques évêques catholiques français).

Réviser la loi pour restreindre la liberté d'expression (alors que l'incitation à la haine raciale et à la discrimination religieuse sont déjà des délits) ne serait sans doute pas une mesure opportune (quoi qu'on en pense sur le fond) dans le contexte présent (pression terroriste et instrumentalisation de la querelle par certains régimes tels que celui de M Erdogan, Président de la République Turque). C'est pourtant une option acceptable, tandis que le crime ne l'est pas, a fortiori dans un état de Droit.



D - L'hommage officiel conforme aux instructions ministérielles : lecture des lettres de Robert Badinter aux écoles de France et
de Jean Jaurès aux instituteurs ; minute de silence dans la cour


Restitution commentée du devoir de rattrapage (DR1) du 16 octobre

et du formulaire en ligne de préparation restitué préalablement (TP1)

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mises en ligne sur "etxealaia, le blog"


Jeudi 5 novembre [16 h 05 - 17 h] - Cours
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Participation : Hortense, Maria-Cruz et Vincent

 2.  Succès et dérives de la Démocratie libérale (représentative)
leçon n°3 du livre pages 74 et 75 - revoir aussi éventuellement  la leçon n°1, déjà traitée



A - Un triomphe apparent partout dans le monde, après la seconde guerre mondiale et l'éclatement du bloc de l'Est, mais des dysfonctionnements avérés

Dénazification de l'Allemagne et démocratisation de l'Italie et du Japon à partir de 1945, mais la guerre froide interrompt le mouvement car les démocraties populaires (régimes communistes) ne sont pas considérées comme des démocraties "formelles" (ni élections libres ni pluralisme). Émergence de démocraties au Sud de l'Europe dans les années 70, puis, à partir de la fin des années 80, en Amérique latine. Par le suite, c'eest l'implosion de l'URSS et du bloc de l'Est qui donne lieu à une démocratisation spectaculaire en Europe centrale et orientale dans les années 90. Des progrès sont constatés en Afrique à l'orée du XXIème siècle, mais la situation y reste tendue : la plupart des tentatives de démocratisation y ont échoué, depuis les indépendances (mais la RSA en a fini avec l'apartheid et une opinion publique locale favorable à la démocratie semble prendre de la consistance dans beaucoup d'autres états). Le printemps arabe, né en 2011, n'a pas eu les résultats escomptés, sauf peut-être en Tunisie.



Au total, on compte de plus en plus de démocraties formelles dans le monde, lesquelles sont censées être fondées sur des valeurs partagées - définies par la déclaration universelle de 1948. Il n'en reste pas moins que, même dans les démocraties "historiques" (fondées dès le début  du XXème siècle voire plus tôt) le système a ses défauts, et que toutes les libertés démocratiques sont par ailleurs très inégalement respectées d'un pays à l'autre (dérives autoritaires en Pologne et plus  encore en Hongrie, répression des opposants et culte de la personnalité en Russie, arrestations arbitraires en Turquie, très faible respect de la condition féminine dans l'Union Indienne, etc.).

Parmi les incompréhensions générées par la démocratie représentative, même correctement appliquée : le fait troublant que les résultats d'un même vote diffèrent, notamment, selon le mode de scrutin. Aux États-Unis, par exemple, Hilary Clinton a été battue par Donald Trump malgré ses trois millions de voix d'avance. En France, le Front National (devenu RN) aurait obtenu beaucoup plus de députés depuis quarante ans si le mode de scrutin avait été proportionnel (comme ce fut le cas en une occasion, en 1986). Ces exemples montrent la très grande importance du système électoral, qui pèse sur les résultats et dont l'équité est parfois critiquée.

En plus du "dégagisme" incitant à voter contre le pouvoir en place (ou à le chasser par la force dans les régimes non démocratiques, voire dans des démocraties anciennes :  appels à la démission du Président Macron) on observe l'exaspération de la crise de la représentation, sensible dans le vote "par défaut". Ce n'est pas l'adhésion à un programme ou à une personnalité qui commande alors le choix du citoyen mais seulement son désir de battre un adversaire ou de s'opposer à ses intentions. Par ailleurs, des cas de triches ou des erreurs matérielles, voire des incidents violents, peuvent gêner le bon déroulement des élections et "gripper" le système. Ainsi Donald Trump semble-t-il refuser par avance le verdict des urnes ?



B - Principe de précaution, dictature des experts ou républiques des juges : des évolutions récentes  parfois perçues comme dangereuses (tout comme la mutation du quatrième pouvoir, de plus en plus exercé par les réseaux sociaux et non par les médias traditionnels)

On évoque "le principe de précaution" pour désigner (et dénoncer) des mesures restrictives limitant la liberté des citoyens au nom de leur sécurité, dès lors que la menace paraît surestimée ou que la réalité du risque n'est pas avérée. Il s'agit alors de contester le fonctionnement de la démocratie, accusée d'infantiliser les citoyens. Mais, curieusement, les gouvernements utilisent parfois la même formule, en lui donnant un contenu positif, protecteur et susceptible de plaire à l'opinion, à propos de certaines de leurs décisions (couvre-feu et quarantaine face à la pandémie).



Sur beaucoup de sujets (éthique, médecine, science, etc.) les gouvernements démocratiques ont assez souvent recours à la consultation d' experts, dépossédant de facto les citoyens (perçus comme incompétents) de leur souveraineté et se contentant pour eux-mêmes du rôle d'arbitre, endossé avec plus ou moins d'efficacité, ceci au risque d'affaiblir leur autorité.

Les opérations "mains propres" menées par la justice italienne ou les polices anti-corruption de différents pays (en Roumanie par exemple) voire les mises en examen de politiciens importants, ou leur condamnation (en France et aux États-Unis : affaire DSK) soulèvent des protestations, tant de la part de la classe politique que  d'observateurs et/ou de militants qui considèrent que les magistrats (soupçonnés de parti-pris) outrepassent leur rôle au détriment des électeurs en invalidant des votes (en Floride en 2000, cela a permis l'élection controversée de George W. Bush) ou en poursuivant des leaders soutenus par l'opinion, voire en sanctionnant l'illégalité de leurs décisions. Paradoxalement, les citoyens réclament pourtant que les dirigeants politiques soient "des justiciables comme les autres" ce qui est presque toujours illusoire.

Le pouvoir de la presse (le quatrième, non reconnu, au contraire des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire) a pu faire trembler le pouvoir politique dans les démocraties, qui se refusent par principe à la censurer (Watergate) mais ce sont surtout les réseaux sociaux qui sont soupçonnés d'exercer aujourd'hui une influence susceptible de manipuler l'opinion ("fake news" et tweets du Président Trump, toutefois susceptibles d'être relayés aussi par des canaux plus classiques : Fox News).
 

Vendredi 6 novembre [12 h 10 - 13 h 05] - Cours

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C - Tyrannie de la majorité et despotisme démocratique, deux dangers décrits très tôt (par Tocqueville, notamment) et qui sont toujours d'actualité

Le risque d'un mépris total de l'opinion minoritaire par la majorité (tyrannie exercée par celle-ci) a été très tôt compris comme un danger menaçant la cohésion des états démocratiques (critique de la démocratie directe perçue comme démagogique formulée par Aristote, et fragilité de la démocratie libérale dénoncée par Toqueville). La question est d'autant plus problématique que la bipolarisation est plus forte : sur beaucoup de questions, le corps électoral est en effet clivé en deux camps assez proches du point de vue de leur poids respectif. La question du" Brexit" ou de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie peuvent-elles, par exemple, être tranchées légitimement et définitivement par des majorités de votants très courtes ? Ce n'est possible que si la minorité accepte sa défaite et à condition que la majorité ménage malgré tout le point de vue minoritaire.

L'autre danger pesant sur la démocratie libérale est décrit par Benjamin Constant (dont la réévaluation du travail, comme penseur politique, est très récente) et Alexis de Tocqueville : elle réside dans le désintérêt complet des citoyens à l'égard de la chose publique. Satisfaits d'exercer leurs libertés individuelles sans contrainte et, éventuellement, de jouir d'un bien-être matériel suffisant, la plupart des citoyens se contenteraient d'exercer épisodiquement leur droit de vote ou finiraient par s'en lasser, mais   ne participeraient nullement au gouvernement et à l'élaboration des lois, permettant que les politiciens se comportent en despotes démocratiques. Sans aller aussi loin, l'évolution contemporaine a d'ores et déjà fait des chefs d'état et de gouvernement européens et nord américains des "monarques républicains" élus sur la base de leur programme mais aussi de leur personnalité ; le matérialisme et le consumérisme de la société capitaliste ont par ailleurs incité beaucoup de citoyens à devenir indifférents aux changements de gouvernement et à confondre bonheur et jouissance (une évolution prévisible et pouvant déboucher sur une dérive totalitaire : "La complainte du Progrès" de Boris Vian, "Le meilleur des mondes" de George Orwell).

Tocqueville est un intellectuel aujourd'hui très reconnu et célèbre dès sa jeunesse dont l'aspect prédictif du propos nous interpelle (dans "La démocratie en Amérique") mais son pessimisme (relatif) a des détracteurs, qui l'étiquettent comme un penseur de "droite" et lui reprochent sa méfiance à l'égard du principe d'Égalité. Chaque crise de la Démocratie libérale tend cependant à lui donner raison ou, a minima, a le faire voir comme "un lanceur d'alerte". Mais son analyse est pourtant parfois battue en brèche : Clémenceau, autre Français célèbre ayant également vécu en Amérique, mais beaucoup plus tard, a notamment critiqué un certain nombre de ses jugements et a refusé de voir, notamment, dans l'existence de corps intermédiaires et dans la recherche du consensus un remède indiscutable "aux abus" de la Démocratie.





JALON 3

TOCQUEVILLE
un exposé et son analyse évalués en classe
L'inquiétude de Tocqueville : de la démocratie à la tyrannie ?

questionnement de l'élève présentant le sujet par un autre élève au terme de son exposé
puis :  reprise dans le cadre du cours

"L'égalisation des conditions" décrite par Tocqueville anticipe "la moyennisation" typique des sociétés modernes, d'après les sociologues (dont certains suggèrent par ailleurs que nous serions entrés au XXIème siècle dans une société post-moderne où les classes moyennes, principal support de la démocratie libérale, s'étioleraient). La grande inquiétude de cet auteur est que l'État démocratique agisse, non pas en tyran, mais en despote paternaliste, s'assurant que le citoyen accède aux "jouissances" qu'il désire mais qu'il reste fixé "dans l'enfance" voire se comporte comme "le membre d'un troupeau d'animaux timides".

Téléchargez ici la présentation : 
ayant servi de support à l'exposé

Le despotisme démocratique : document 3 page 61


Téléchargez à partir d'ici la fiche de méthode n°3

sur la présentation d'un oral en général et l'épreuve dite "grand oral" en particulier

 


Lundi 9 novembre [8 h 15 - 9 h 10] - Cours


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3.  Mort d'une démocratie, fin d'une dictature et retour aux libertés : les exemples contradictoires du Chili (renversement et mort d'Allende) et de la péninsule ibérique ("révolution des oeillets" et transition démocratique espagnole)


A - Complexité, avancées et reculs de la Démocratie


Un ^^ exemple des complexités du ^^ sujet

La "une" d'un journal allemand montrant le scepticisme des citoyens à l'égard d'une construction politique pourtant fondée sur le partage des valeurs démocratiques : l'Union Européenne, critiquée car suspectée de mépriser la souveraineté populaire

Plusieurs types de régime se réclamant de la démocratie coexistent aujourd'hui. Ces "démocraties formelles" sont de plus en plus nombreuses mais elles ne sont pas toutes respectueuses de l'autonomie individuelle censée caractériser la démocratie libérale. Si certains observateurs considèrent que seul ce dernier système politique (la démocratie libérale représentative) est réellement démocratique, d'autres parlent parfois de "démocraties autoritaires" (à propos d'état dans lesquels le leadership est exercé par une personnalité et/ou un parti irrespectueux de l'état de Droit et des libertés, réprimant ou marginalisant les opposants). Certains vont jusqu'à décrire l'existence de "démocraties totalitaires" (cet oxymore s'applique à des régimes liberticides, tels que celui de la RPC, encore décrite comme une démocratie "populaire" dans lesquels un seul Parti est toléré, mais où la légitimité du pouvoir reste basée sur la souveraineté nationale, et qui maintiennent pour ce motif la fiction d'élections libres). On parle enfin de démocraties déléguées (notamment dans le cadre d'organisations supranationales, comme l'Europe, qui sera notre prochain sujet d'étude).



L'état de droit est d'abord un régime fondé sur la Loi (état légal)  entendue comme seule entrave tolérable à l'exercice des libertés individuelles et collectives. Il faut encore qu'il existe une hiérarchie des normes (les citoyens acceptant que leur morale personnelle soit soumise au corpus législatif, et les gouvernants que la validation des lois qu'ils promulguent ou appliquent soient contrôlées par des instances juridiques supérieures et soumise au respect des droits humains fondamentaux). D'où l'existence d'instances de vérification nationales, du type de la cour suprême ou du conseil constitutionnel - voire de tribunaux internationaux, comme la cour européenne des Droits de l'Homme, dont les gouvernants acceptent, en démocratie, qu'ils puissent s'opposer à leurs décisions. Cette hiérarchisation des normes juridiques (théorisée par le juriste autrichien Hans Kelsen) empêche la toute-puissance de l'État, lequel, bien que produisant le Droit applicable aux citoyens, voit sa propre action être limitée par le Droit. L'indépendance des juges (donc la séparation des pouvoirs) et la protection des citoyens contre l'arbitraire sont donc les conditions sine qua non de l'état de droit. Seule l'existence de la démocratie (et d'une société civile - soit une population formant une communauté de citoyens) peut a priori permette l'existence d'un état de droit, mais bien des démocraties formelles ne sont pas, en réalité, respectueuses de ses principes.

Beaucoup de régimes démocratiques sont menacés (ou l'ont été) par le recul de l'état de droit sous la pression d'acteurs illégitimes (forces armées, mouvements terroristes, factieux radicalisés, gouvernements tyranniques) mais, à l'inverse, la plupart des systèmes autoritaires se révèlent fragiles et sont susceptibles d'être contestés ou renversés par des mouvements populaires revendiquant la Liberté et l'Égalité.

Un schéma récapitulant les conditions pour faire coexister état de droit et démocratie (libérale) :


Voir aussi  la leçon n°2 du livre pages 54 et 55 


Lundi 9 novembre [11 h 15 - 12 h 10] - Cours


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Participation : Milan (en appui à l'exposé fait par Diego)

B - La fin de la démocratie au Chili en 1973 : un épisode célèbre symbolique du rôle des lobbies, des paradoxes de l'impérialisme américain et de la faiblesse des démocraties émergentes dans le contexte de la guerre froide 





Vocabulaire :
- Un lobby est un groupe de pression (légal, comme c'est le cas aux États-Unis ou au niveau de l'Union Européenne) ou non (en France) susceptible d'influencer les élus et le gouvernement (au risque de les corrompre). La firme ITT est réputée avoir exercé de fortes pressions sur le gouvernement américain pour l'inciter à favoriser la déstabilisation de la démocratie chilienne, à une époque (la guerre froide) où le Président Johnson lui-même avait dénoncé la trop grande importance prise par "le complexe militaro-industriel" dans la démocratie américaine.
- L'impérialisme est une domination (d'abord économique) exercée par un état sur d'autres états. Le leadership états-unien sur le monde affirme  défendre la démocratie mais, en pratique, les États-Unis n'hésitent pas à soutenir des dictatures hostiles au Communisme et/ou à privilégier leurs intérêts économiques.
   


RAPPEL : barèmes et/ou corrigés des évaluations sont disponibles dans :
etxealaia, le blog.
les  supports pédagogiques (fiches-méthodes, documents d'illustration fabriqués par les élèves pour leurs exposés) sont insérés ici mais également dans : etxealaia, la médiathèque.


JALON 4

PINOCHET FACE A ALLENDE
un exposé et son analyse évalués en classe
Crise et fin de la démocratie : le Chili de 1970 à 1973

questionnement de l'élève présentant le sujet par un autre élève au terme de son exposé
puis :  reprise dans le cadre du cours

Salvador Allende est porté au pouvoir en 1970 par une coalition hétéroclite (l'Union Populaire fondée en 1969) au sein de laquelle son parti (le Parti Socialiste) est minoritaire. Le Congrès chilien, légaliste, le désigne comme chef de l'État malgré les pressions états-uniennes, parce qu'il est arrivé en tête du scrutin (mais avec seulement 36,6 % des voix). Il ne dispose pas d'une majorité parlementaire mais s'appuie sur les militants de gauche et se pose en défenseur des ouvriers et employés. D'inspiration marxiste, son programme de gouvernement (augmentation des salaires, nationalisations, réformes progressistes) heurte la droite conservatrice et irrite la puissance américaine, qui s'inquiète de son amitié avec Cuba et lui coupe tous les crédits (et ceux de la Banque Mondiale).  L'inflation galopante appauvrit les classes laborieuses, qui manifestent contre la vie chère, et des attentats et sabotages désorganisent l'économie, jusqu'à l'intervention de l'armée, dirigée par le général Pinochet et soutenue par la CIA. Allende meurt les armes à la main dans le palais présidentiel de la Moneda, attaqué par l'armée chilienne, laquelle prend le pouvoir et instaure une dictature féroce, dans un pays plutôt apaisé jusque là et aux traditions démocratiques a priori solides, ce qui est du reste, globalement, très exceptionnel dans le "Tiers Monde" !

Téléchargez ici la présentation :  ayant servi de support à l'exposé


AGENDA


Protocole sanitaire renforcé : mise en oeuvre de nouveaux emplois du temps en vue d'alléger les effectifs en présentiel à compter du 12 novembre.

Participation à la semaine ERASMUS MOB prévue en décembre ; accueil concret et/ou virtuel de délégations des écoles partenaires du projet E+A (Noah) et interventions dans le cadre d'un travail coopératif transnational sur "démocratie et union européenne".



Lundi 16 novembre
- Cours

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C - Les transitions démocratiques portugaise et espagnole dans les années 70-80




(CHAPITRE III + 7)
30 heures / 29 pour le groupe gamma

JALON 5

LA RÉVOLUTION DES OEILLETS ET LA MOVIDA
un exposé et son analyse évalués en classe
D'un régime autoritaire à la démocratie : le Portugal et l'Espagne de 1974 à 1982

questionnement de l'élève présentant le sujet par un autre élève au terme de son exposé
puis :  reprise dans le cadre du cours.

 
Téléchargez ici la présentation :  ayant servi de support à l'exposé


Thème 1
Comprendre un régime politique : la démocratie

CHAPITRE IV


Grille communiquée le 15 remplaçant celle publiée le 12/11
 voir ci-dessous le planning concernant l'allégement des effectifs :







Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Pas d'enseignement à distance systématique dans le cadre du PRS du 12 novembre à Noël : les leçons et TD sont assurés en présence d'effectifs allégés et répétés pour que l'ensemble de la classe en bénéficie. Des activités ponctuelles peuvent avoir lieu à distance et concerner une partie des lycéen(ne)s : notamment une évaluation, prévue le 23 novembre.  Des indications susceptibles d'aider l'élève à vérifier la qualité de la trace écrite et à la compléter seront publiées ici, le cours virtuel venant, comme à l'ordinaire, après le cours physique. Un compte-rendu des exposés faits en classe dans la cadre de la préparation au Grand Oral sera édité après chaque prestation.

Jeudi 12 novembre [16 h 05 - 17h] gamma
ou
Lundi  16 novembre
[11 h 15 - 12 h 10] alpha


SEMAINES 46 ET 47
[deux heures d'avance pour le groupe gamma]

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CHAPITRE IV
L'Europe, entre communauté de destin et idéal démocratique :
une union politique contestée par les citoyens



(Objet conclusif du premier thème)
Étymologiquement, Europe est d'abord un prénom grec, porté notamment par une princesse phénicienne (Liban actuel) enlevée par Zeus et déposée sur la rive occidentale de la mer Égée. Le mot est peu souvent employé  dans l'Antiquité mais peut désigner le monde civilisé (des cités et de la Liberté) par opposition à l'Asie (barbare, c'est à dire étrangère : raffinée mais soumise à des maîtres parés du titre de roi) ou l'ensemble du continent européen. L'idée d'une unité de la civilisation européenne (chrétienne) refait surface à la Renaissance et l'Europe se voit dès lors comme  
moralement puis techniquement supérieure pendant de nombreux siècles ; elle serait le berceau des Droits de l'Homme. Après deux guerres civiles (et mondiales) l'Europe aspire à la paix et son unité politique se construit autour de la nécessité de vivre ensemble pour partager un avenir commun.

1.  Des "pères fondateurs" divisés et la construction de projets européens parallèles (depuis le congrès de La Haye de 1948)



A - Des précurseurs venus d'horizons divers : intellectuels ou dirigeants

Aussi bien des écrivains ou des artistes (Victor Hugo par exemple) que des hommes d'état (Aristide Briand) ont rêvé, dans à peu près tous les pays européens, de faire un jour les Etats-Unis d'Europe. Y compris avant l'ère contemporaine, quand le but d'un tel projet était moins de  faire la paix que de s'unir contre le reste du monde (Henri IV imaginait déjà un parlement européen à Nancy et une ligue des Européens contre un ennemi commun : la Moscovie !).



B - Une construction européenne contemporaine hésitant dès l'origine entre supranationalité et coopération intergouvernementale (fédéralisme ou unionisme)

Le traumatisme de la guerre de 1939-1945 provoque le rejet des états-nations par certains, qui les jugent coupables car fauteurs de guerre. Des penseurs comme Denis de Rougemont estiment qu'il faut bâtir au dessus des nationalités un état européen qui se substituerait (plus ou moins progressivement) aux vieilles allégeances des peuples : c'est le but des fédéralistes. Mais d'autres, soutenus par des politiques éminents (comme Winston Churchill) entendent désigner par la formule "États-Unis d'Europe" une structure lâche de simple coopération entre états pleinement souverains. Pour ces "unionistes" l'état-nation est en effet le seul cadre légitime d'organisation politique et démocratique.

Diverses communautés européennes d'inspiration fédérale se mettent en place à partir de 1951 (CECA) autour d'un exécutif transnational siégeant à Bruxelles (formé par des commissaires ne représentant pas les intérêts de leur pays mais mandaté par tous pour gérer un domaine en particulier) d'une assemblée contrôlant l'exécutif (parlement fixé à Bruxelles et Strasbourg) et d'un tribunal compétent en cas de conflit entre les deux instances ou avec un état membre (à Luxembourg). Elles ont par donné jour à la CEE en 1957, au Parlement élu au suffrage universel (depuis 1979) à l'Union Européenne en 1992, mais celle-ci est gouvernée de facto sur une base plutôt "unioniste" (car c'est le conseil des chefs d'état et de gouvernement qui a l'initiative politique).

En parallèle, diverses organisations (le conseil de l'Europe, dès 1949, ou l'Agence Spatiale européenne) et des projets scientifiques (le CERN) ou industriels (Arianespace, Airbus) ont abouti à de grands résultats dans le cadre de coopérations interétatiques non contraignantes. Mais il reste que toutes les réalisations européennes, d'inspiration unionistes comme fédéralistes, arborent le même symbole : un drapeau bleu frappé de douze étoiles en signe d'harmonie (à l'origine, c'était une référence au manteau de la Vierge et aux douze apôtres, mais cette filiation, due à l'inspiration d'un fonctionnaire Strasbourgois,  a toujours été rejetée officiellement).



C - Succès, crises et relance de l'intégration occidentale entre 1957 et 1992

 

La construction de l'Union Européenne, dans laquelle toutes les communautés créées auparavant ont fini par se fondre, est faite d'une série de crises surmontées, et d'élargissements attestant l'attractivité du projet. Elle se réalise, jusqu'en 1992, contre l'URSS et son modèle, dans le cadre d'une alliance purement occidentale (nouée avec les États-Unis). Au plan économique, l'expansion des "Trente Glorieuses" (jusqu'en 1975) crée un climat favorable lors de sa mise en place mais les difficultés de la période suivante (dite "Trente Piteuses" ?) ont des effets ambigus. L'Union Européenne instaure une politique de solidarité territoriale appréciée mais elle peine à convaincre globalement l'opinion publique de son efficacité face au marasme économique et aux divergences entre les 28 puis 27 états-membres.

Voir les fiches JALON 6 et JALON 7




Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Vendredi 13 novembre [12 h 10 - 13 h 05] gamma
ou
Lundi 16 novembre
[11 h 45 - 12 h 10] alpha

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[exposé JALON 5 groupe alpha : voir le compte-rendu plus haut sur cette page]



2.  Le "mécano" européen et les contradictions d'un fonctionnement mixte


A - Après la réunification continentale : l'union à la croisée des chemins (depuis 1992)
leçon n°4 du livre pages 90 et 91

Voir les fiches JALON 6 et JALON 7




Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Jeudi 19 novembre [16 h 05 - 17 h] gamma
ou
Jeudi 26 novembre [16 h 05 - 17 h] alpha



B  - Démocratie représentative et démocratie déléguée dans l'espace politique européen
JALON 6
C - Légitimité, souveraineté et contestations de l'Union Européenne
JALON 7

Distribution des fiches JALON 6 et JALON 7

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Devoir en Distanciel

Lundi 23 novembre [11 h 05 - 12 h 10] alpha

les horaires indiquent la disponibilité du formulaire en ligne ; attention : ouverture et fermeture sont impératives et vous ne pourrez ni vous connecter plus tôt ni répondre avec retard (l'exercice est censé durer une heure)
Cliquez sur la croix à partir de 11 H pour accéder aux consignes ! Désactivation du lien à 12 H 10.
réouverture du lien le 27 au matin pour Chloé

Devoir en Présentiel
Lundi 23 novembre [11 h 05 - 12 h 10] gamma

travail personnel TP2
questions de cours sur le premier thème
et les leçons introductives (JALONS 1 à 3)
et sur l'Europe (gamma) ou les relations internationales (alpha)
rien sur les Jalons 4 et 5

Les élèves du groupe alpha auront notamment à répondre à quelques questions sur
le CHAPITRE I (portant sur les relations internationales) tandis que ceux du groupe gamma
seront interrogés sur la construction européenne :



Question 1 : Rappelez brièvement (deux à trois phrases au plus) 
le contexte historique et économique dans lequel s'est réalisée la construction européenne entre 1945 et 1992.
Question 2 : Donnez une définition rapide (deux à trois phrases au plus)
des buts que les unionistes entendent promouvoir lorsqu'ils évoquent leur ambition de faire les «États-Unis d'Europe»
lors du congrès de La Haye en 1948.
Question 3: Donnez une définition rapide (deux à trois phrases au plus)
des buts que les fédéralistes entendent promouvoir lorsqu'ils évoquent leur ambition de faire les «États-Unis d'Europe»
lors du congrès de La Haye en 1948.
Question 4 : Décrivez rapidement (deux à trois phrases au plus) l'origine sociale des «pères de l'Europe»
après avoir défini cette expression, et donnez quelques exemples.
Question 5 : Expliquez rapidement (deux à trois phrases au plus) pourquoi l'Union Européenne
est décrite comme une «démocratie déléguée» et en quoi sa légitimité est contestée par certains.

durée : une heure / lieu : salle de classe (ou domicile)

(CHAPITRE IV+3)
33 heures
Fin du thème 1 : Comprendre la Démocratie


BILAN DES NOTES D'ORAL T1
fonction de la participation en classe et/ou des exposés réalisés

participation modeste mais avérée (non notée) : Oscar, Alain, Sofia, Milan
participation évaluée (prise en compte si avantageuse pour l'élève concerné)
11 Maloha, Vincent, Adda
12 Maria-Cruz
13 Hortense
15 Antonio JALON 3
18 Diego JALON 4
exposé reporté : Maiara


Arrêt des notes du premier trimestre le 27 novembre



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