CHAPITRE
III suite
Lundi 29 février
[14
h 05 - 15 h]
Semaine 9
CHINE / ETATS-UNIS
chronologie d'un face-à-face compliqué
De
1941 à 1945, la Chine gouvernée par les nationalistes du Guomindang est l'alliée des Etats-Unis dans la
guerre contre le Japon ; les communistes chinois et, tardivement, l'URSS, combattent ensemble les Japonais.
La Chine obtient la reconnaissance de son statut
de puissance mondiale grâce à Washington,
qui tient
à la faire entrer au conseil de sécurité de
l'ONU.
mais, de
1945 à 1949, la Chine est en proie à la guerre civile,
les Etats-Unis refusant paradoxalement de soutenir les
nationalistes du Guomindang contre les Communistes. Le PCC l'emporte
grâce à kl'habileté et au charisme de mao Zedong,
lequel prétend s'appuyer sur le smasses rurales et est
auréolé du prestige de la "longue marche" victorieuse
qu'il a conduite dans les années Trente
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[trace écrite du cours de 29/02]
2. L’exemple d’une
relation bilatérale complexe :
Les rapports sino-américains et l’émergence
de la Chine depuis 1949
Bande-annonce du Film : la canonnière du Yang-Tse
A
- 1911 - 1949 : un "Empire du Milieu" traumatisé par une longue
série d'humiliations infligées par les puissances
industrialisées
Si les Etats-Unis pratiquent la politique"de la porte ouverte" au
contraire des autres pusissances coloniales qui se partagent la Chine
en obtenant du gouvernement l'exclusivité de la
onstruction des lignes de chemins de fer et le monopole du commerce
dans certaines régions, et si le leader de la révolution
républicaine, Sun yat Sen, admire la civilisation des Etats-Unis
(il a été en partie élevé à
Hawaï) l'Amérique est, comme le Japon, la Russie et les
puissances occidentales perçue comme un agresseur qui a
imposé au pays des "Traités inégaux" et tenter de
diffuser ses valeurs (missionnaires) au détriment du
génie national...
Tout
au long des XIXème et XXème Siècles, la Chine
la proie des impérialismes
européens et japonais (elle subit des amputations territoriales,
doit accepter l'implantation de
"concessions" sur le littoral, supporter des interventions militaires
et le partage du
pays en zones d'influence). Le régime impérial
s'effondré en 1911, mais la jeune République chinoise,
malgré les
efforts de Sun Yat Sen, ne peut restaurer la pleine souveraineté
de l'Etat : les anciennes possessins allemandes sont
transférées au Japon en 1919, des "seigneurs de la
guerre" s'érigent en potentats
locaux, et un puissant parti communiste se développe, qui
organise des
soulévements et des guérillas, et auquel le Guomindang
(Parti Nationaliste) finit par s'allier contre les Nippons ; le Japon
entreprend en effet, carrément, de conquérir le pays
à partir
de 1931 (date de l'invasion de la Mandchourie et de l'installation d'un
état
fantoche, le Mandchoukouo, où règne Pou-Yi,
héritier de la dynastie déchue).
Le sentiment des
Chinois aux XXème et XXème siècles est bien
qu'ils ont une revanche à prendre, même si l'abaissement
de la Chine est vue comme une parenthèse, une anomalie
historique...
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Mardi 1er mars
[10
h 35 - 11 h 30]
[trace écrite du cours de 01/03]
* La RPC ne s'impose pas naturellement comme un leader incontestable du
Tiers Monde (défini par elle comme le troisième monde,
à côté du premier monde, celui des superpuissances
et du deuxième monde des puissances moyennes) . Ses
intérêts nationaux la font au contraire entrer en conflit
avec l'Inde, comme avec beaucoup d'autres pays parmi ses voisins
(incidents
frontaliers avec l'URSS, particulièrement graves en 1969, etc.)
et
elle joue par conséquent un rôle modeste dans l'histoire
des non alignés. Elle manque de moyens pour aider directement
(sauf sur le plan des livraisons d'armes) les quelques régimes
étrangers dont elle est proche (Tanzanie, Cambodge, etc.). Son
modèle fascine pourtant une partie des "gauchistes" dans les
pays occidentaux, et la RPC, en "récupérant" le
siège chinois à l'ONU en 1971, peut escompter jouer un
rôle sur la scène diplomatique mondiale.. Elle demeure
pourtant un régime autoritaire dans lequel les progrès
(éducation) sont compensés par une liberté
individuelle très limitée, situation qui perdure
même au delà de la disparition du "grand timonier"
(exemple du contrôle des naissances ou wan shi xao,
instauré dans les années 70 , et durci en 1979, date de
mise en place de la
politique de l'enfant unique).
Pas de cours en Semaine 10
(Voyage Européen en Allemagne, à Strasbourg et en Suisse
organisé et encadré par le Professeur)
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B – La Chine
communiste : le succès paradoxal d'une révolution
d'inspiration marxiste dans une nation encore peu modernisée
La
date du 1er octobre 1949 (retenue comme point de
départ du programme) marquerait le début d'une
rupture dans l'histoire de la Chine. C'est le début de la
Chine communiste, mais aussi la fin d'un long épisode guerrier
(1932-1949) et des humiliations subies depuis le déclin de
l'empire du milieu et l'échec de l'expérience
républicaine.
Mao Zedong joue un rôle essentiel dans la prise du pouvoir : soucieux de se concilier les
masses paysannes plutôt que de compter sur les ouvriers, peu
nombreux et implantés dans les métropoles du littoral
bien tenues par les Nationalistes, il est contraint de se replier vers
l'intérieur du pays (Longue Marche
1934-1935). Théoricien original d'un Marxisme rural
qui inspire les révolutionnaires du monde entier , son charisme et son opiniâteté lui permettent de s'imposer
aux autres leaders communistes chinois et aux
délégués du Komintern,
puis de réussir la "mobilisation politique" de la paysannerie
chinoise pour combattre les Nationalistes et participer ensuite
à la défense patriotique contre le Japon... avant de
rafler la mise en 1949. Mais sa responsabilité dans la
stagnation économique du pays jusqu'en 1976 est tout aussi
indéniable. Agissant en despote, il rompt progressivement tout
lien avec l'URSS, refusant de céder le pouvoir et inquiet des
critiques soviétiques contre "les crimes" de Staline. Les
Sovétiques sont, dès les années 60, des adversaire
dans moult litiges frontaliers,
et la Chine les accuse très tôt de mollesse face aux
Etats-Unis, notamment durant la
Guerre de Corée, comme elle dénonce le
déviationnisme que représente pour elle la rupture avec
le Stalinisme. Mais la RPC ne s'ouvre pas pour autant à
l'Occident : elle s'impose comme puissance politique, reconnue
dès 1964 par la France, puis, dans les années 70 par
Nixon et l'ONU, mais sans sortir du
sous-développement.
C - La Chine de Mao : un acteur important des relations
internationales... mais un pays pauvre
(1949 -1976)
*
Mao a l'ambition de refaire de la Chine une puissance, et mise tant sur
des moyens militaires et politiques qu'économiques.
Il s'appuie d'abord sur l'URSS de Staline, qui équipe son
armée et l'aide à développer une industrie lourde,
organisée sur la base de plans quinquennaux.
* Mais la critique du Stalinisme par Khrouchtchev et les dirigeants de
l'URSS l'irrite (c'est "la deuxième mort de Staline" en 1956) .
Dénonçant la mollesse du Kremlin face au "tigre de
papier" que serait les Etats-Unis, Mao Zedong, paré du titre
de "grand timonier" diffuse son "petit livre rouge" auprès
de la jeunesse chinoise et encourage à son profit un culte
de la personnalité délirant. Il refuse l'idée
d'une coexistence pacifique avec le capitalisme, prend ses distances
avec les Soviétiques (taxés de "révisionnistes")
et décide de se doter d'une force atomique indépendante,
malgré l'opposition des Soviétiques.
Finalement, Moscou décide de retirer ses techniciens et de
cesser tout soutien à la RPC à l'été 60.
* Mao parvient à faire de la Chine une grande
puissance militaire (qui fait exploser sa première bombe
atomique en 1964) mais il échoue totalement sur le plan
économique ("Le Grand Bond en Avant" initié en 1958 est,
en effet, un terrible échec, qui débouche sur une famine
longtemps dissimulée, dont on estime aujourd'hui qu'elle aurait
fait 30 millions de morts. Pour garder le contrôle de la
situation , le dictateur doit s'appuyer alternativement sur le parti et
l'armée, puis déchaîner les jeunes
embrigadés dans les "Gardes Rouges" contre les élites et
leurs aînés ; c'est la Révolution Culturelle de 1966).
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Lundi 14 mars
[14
h 05 - 15 h]
Le porte-avions Liaoning mis en sevice en 2012 :
la Chine se présente comme le dernier des Cinq membres
permanents du Conseil de Sécurité à s'être
doté de ce type de navire
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D - La Chine éveillée (depuis 1976) : l'ascension d'une puissance
Deng
Xiaoping et "le Socialisme aux couleurs de la Chine" : un
révisionnisme économique complet mais pas de rupture
politique
Les
"Quatre
modernisations" annoncées dès 1975 par Zhou En Lai sont
mises en oeuvre
après la mort du "Grand Timonier" l'année
suivante, et une fois assurée l'élimination de la "bande
des quatre" (radicale, comprenant la propre veuve de Mao et hostile
à l'introduction du capitalisme) sous l'impulsion de Deng
Xiaoping, nouveau leader et principal artisan de l'émergence de
la Chine. Des ZES dont créées (SHENZEN, etc) et
une ouverture progressive à
la mondialisation s'opère (les premiers investisseurs sont
notamment des Hong
Kongais et des Chinois de la diaspora, puis les Japonais délocalisent parmi les premiers). La situation économique
s'améliore très notablement mais les relations demeurent
compliquées avec les
autres nations d'Asie ("punition" infligée au Vietnam en 1979
après qu'il ait envahi le Cambodge et renversé le
régime des Khmers Rouges, combat de 1984 contre ce même
pays). La répression des mouvements démocratiques ne
faiblit pas : massacre de la place Tien An Men en 1989.
Un décollage spectaculaire donnant au pays les moyens d'une influence globale
La chine devient en 35 ans le premier exportateur mondial tout en protégeant son marché intérieur (joint ventures
imposés, transferts de technologie profitables comme dans le cas
des TGV développés à partir de modèles
allemands et nippons)..
Ses épargnants achètent aujourd'hui des quantités
énormes de bons du Trésor états-uniens, devenant
les principaux détenteurs de la dette publique américaine
(ce rôle était autrefois dévolu au Japon) et ses
FTN se montrent de plus en plus entreprenantes (Peugeot en partie
racheté par Dongfeng).
Une influence régionale forte et une politique de prestige affirmée
La Chine récupère Hong Kong (1997) puis Macao (1999) ;
elle organise expositions universelles et jeux olympiques, et
manie
la
diplomatie du chéquier en Afrique (elle a construit à ses
frais, par exemple, le nouveau siège de l'OUA à
Addis-Abbeba), et se lance dans la course
à l'espace tout en renforçant ses forces armées...
Elle serait deveue la première
économie mondiale dès 2016, selon l'OCDE. Mais la
société civile
semble encore devoir attendre "la cinquième modernisation" (la
démocratisation) et le pays reste globalement très
pauvre ; son industrialisation massive crée en outre une situation de
"crise écologique".
Des ambitions nouvelles... et peut-être dangereuses
La
Chine entend contrôler elle-même les routes maritimes dont
dépendent ses importations et ses exportations, et, pour
atteindre cet objectif, elle développe sa flotte et ses
forces aéronavales : ce souci (sans doute légitime) est
pourtant perçu avec méfiance par les Etats-Unis. Ceux-ci
ne voient pas non plus d'un bon oeil le rapprochement de Pékin
et Moscou (dans le cadre de l'OCS, Organisation de Coopération
de Shangai).
En outre, les revendications territoriales de la RPC (confins indiens,
îles Paracels et Spratleys, Taïwan, etc.) sans parler de la
situation au Tibet, sont source de tensions régionales : la
rivalité avec le Japon se durcit, le soutien à la
Corée du Nord est décrié... l'intransigeance
chinoise incite paradoxalement les pays voisins à
internationaliser leurs querelles avec la RPC en réclamant
l'arbitrage de l'ONU ou le soutien militaire des Etats-Unis.
Mais la RPC adopte pour l'instant un profil modeste à l'ONU et
se garde bien d'entrer en conflit ouvert avec l'Occident (son principal
client).
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