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COURS DU PREMIER TRIMESTRE


Géographie





Au coeur du système-monde : mers et océans



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Des territoires maritimes "appropriés" mais une liberté de circulation âprement défendue malgré des comportements prédateurs de la part des états et des FTN

1. Des intérêts multiples et globaux et "une police" longtemps assurée par les États-Unis et leurs alliés
(carte : Géostratégie des espaces maritimes)
.

A - L'enjeu océanique


Les États-Unis (70% des dépenses militaires mondiales) et leurs alliés occidentaux (Grande-Bretagne et France, notamment) surveillent les principales routes maritimes et garantissent de facto la liberté de naviguer. Ce monopole de la puissance maritime (et des forces aéronavales : seule la France possède un porte-avions comparable à ceux mis en service par l'US navy) est pourtant contesté, notamment par la Chine,  qui voudrait contrôler par elle-même ses approvisionnements et s'est doté d'une base à Djibouti (comme l'avaient fait avant elle La France, les États-Unis et la Russie).

Sur la production graphique :
B - 
Une littoralisation croissante des activités
C- 
Des flux nombreux et des menaces de toutes sortes
D - Une absence de gouvernance problématique



B - Des rivalités grandissantes entre puissances et un droit maritime international encore embryonnaire


Le "Droit de la Mer" universel décrit par certains auteurs est en réalité plus fragile et plus complexe, puisque fondée sur une convention très récente (dite "de Montego Bay", mise au point en 1982 sous l'égide de l'ONU mais entrée en vigueur seulement en 1994).

Cette convention tente de concilier deux principes a priori opposés : d'une part, celui de la libre navigation dans les eaux internationales (et d'ouverture au trafic maritime des détroits dans la limite des traités : car la Turquie peut, par exemple, fermer le Bosphore) et d'autre part celui de l'appropriation par les riverains des ressources disponibles dans les espaces maritimes, sont l'exploitation des richesses est en effet concédée exclusivement aux états côtiers.

Au delà des eaux territoriales (12 milles nautiques) les états littoraux n'exercent plus leur pleine souveraineté sur les mers mais ils disposent d'une zone économique exclusive de 200  milles (370 km). Dans cette ZEE : "une zone contiguë" adjacente aux eaux territoriales - jusqu'à 24 milles des côtes - permet des contrôles douaniers et sanitaires par l'état riverain.  Les puissances concernées peuvent en outre demander l'extension de leur ZEE jusqu'à 350 milles, si leur plateau continental excède la limite des 200 milles.

Tous les états n'ont pas signé (ou, surtout, n'ont pas encore ratifié) la convention. Quelques uns, les Etats-Unis ou la Turquie, notamment, n'y ont  pas adhéré pour l'instant. Son application provoque du reste des litiges, s'agissant notamment des ZEE insulaires, en principe réservées aux îles habitées mais aussi à des îles inhabitées abritant des activités économiques. Certains états contestent la souveraineté d'autres puissances sur des îles proches de leur territoire (le Maroc aux Canaries, Madagascar à propos des "îles éparses" françaises, etc.) et d'autres militarisent des rochers et îlots désertiques (la RPC en mer de Chine méridionale) ou se disputent d'éventuels gisements d'hydrocarbures offshore (Grecs et Turcs en Méditerranée orientale). Des gouvernements souhaiteraient par ailleurs que le passage de navires de guerre dans leur ZEE leur soit oficiellment notifié par avance (cas de l'Inde) ce que le Droit ne prévoit nullement. Quelques détroits voient transiter un trafic intéressant le monde tout entier et sont potentiellement ou effectivement des "points chauds"(Pas de Calais, détroits de la Sonde ou de Malacca, Ormuz etc.).



C - Des ressources importantes alors que celles des terres émergées s'épuisent, mais qu'il sera difficile de valoriser


L'accès aux ressources halieutiques est un enjeu important compte tenu des pénuries alimentaires existantes ou prévisibles et suscite des antagonismes virulents (en Asie du Sud-Est mais aussi entre le Pérou et le Chili) alors que 36% des zones poissonneuses subissent déjà une situation de surpêche.
Gaz et pétrole provoquent également la convoitise (océan arctique, mer égée, eaux chypriotes, îles Malouines, etc.).
L'épuisement des minerais valorise les gisements de nodules "poly-métalliques" sous-marins, et l'aridité croissante de certains climats contraint les états à dessaler l'eau de mer pour se procurer de l'eau potable.



L'énergie hydrothermale pourrait par ailleurs constituer à l'avenir une source  nouvelle et renouvelable (c'est l'une des richesses de la vaste ZEE revendiquée par le Portugal).