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* La RPC ne s'impose pas comme le leader du Tiers Monde (défini par elle comme le troisième monde, à côté du premier monde, celui des superpuissances et du deuxième monde des puissances moyennes) . Ses intérêts nationaux la font, tout  au contraire, entrer en conflit avec ses voisins (incidents frontaliers avec l'URSS, particulièrement graves en 1969, tensions avec l'Inde, le Vietnam, etc.) et elle joue par conséquent un rôle modeste dans l'histoire des non alignés. D'autant qu'elle manque de moyens pour aider directement (sauf sur le plan des livraisons d'armes) les quelques régimes étrangers dont elle est proche (Tanzanie, Cambodge, etc.). Son modèle fascine pourtant une partie des "gauchistes" dans les pays occidentaux, et la RPC, en "récupérant" le siège chinois à l'ONU en 1971, peut escompter jouer un rôle sur la scène diplomatique mondiale..  Les Etats-Unis utilisent en effet, à cette époque, le rapprochement avec Pékin comme une arme de dissuasion contre l'URSS, menacée de voir un trilatéralisme remplacer la bipolarité Est/Ouest ..
La RPC obtient l'explulsion de l'autre Chine de toutes les instances internationales mais elle demeure pourtant un régime autoritaire dans lequel les progrès (éducation, sécurité, croissance écoomique) sont compensés par une liberté individuelle restant très limitée, situation qui perdure même au delà de la disparition du "grand timonier" (exemple du contrôle des naissances ou wan shi xao, instauré dans les années 70 , encore durci en 1979, date de mise en place de la  politique de l'enfant unique).

L’exemple  
d’une relation bilatérale complexe : 

Les rapports sino-américains
et l’émergence de la Chine depuis 1949
 

La Chine de Mao : un acteur important des relations internationales... mais un pays pauvre  (1949 -1976)

Deux phases : alignement initial sur l'URSS puis "dicorce" et tentative pour exercer une influence sur le monde en développement

* Mao a l'ambition en 1949 de refaire de la Chine une puissance, et mise tant sur des moyens militaires et politiques qu'économiques. Il veut liquider tous les vestiges des "traités inégaux" et s'empare du Tibet, fait occuper des territoires frontaliers revendiqués par l'Inde. La RPC prend parti contre cette dernière et pour le Pakistan dans le conflit portant sur le Cachemire, et tente de mettre la main sur Formose/Taiwan où s'est replié le gouvernement de la Chine "nationaliste" dirigé par Tchang Kai Chek (et protégé militairement par les Etats-Unis). 

*Mao  s'appuie d'abord sur l'URSS de Staline, qui équipe son armée et l'aide à développer une industrie lourde, organisée sur la base de plans quinquennaux, mais la critique du Stalinisme par Khrouchtchev et les dirigeants de l'URSS l'irrite (c'est "la deuxième mort de Staline" en 1956)et le conduit à prendre des distances avec Moscou . Dénonçant la mollesse du Kremlin face au "tigre de papier" que serait les Etats-Unis, Mao Zedong, paré du titre de  "grand timonier" diffuse son "petit livre rouge" auprès de la jeunesse chinoise et encourage à son profit  un culte de la personnalité délirant. Il refuse l'idée d'une coexistence pacifique avec le capitalisme, dénonce l'hétérodoxie des Soviétiques (taxés de "révisionnistes") et décide de se doter d'une force atomique indépendante, malgré l'opposition de l'URSS. Finalement, Moscou décide de retirer ses techniciens et de cesser tout soutien à la RPC 
à l'été 60.

* Si Mao parvient à faire de la Chine une grande puissance militaire (qui fait exploser sa première bombe atomique en 1964)   il échoue totalement sur le plan économique ("Le Grand Bond en Avant" initié en 1958 est, en effet, un terrible échec, qui débouche sur une famine, longtemps dissimulée, mais dont on estime aujourd'hui qu'elle aurait fait 30 millions de morts). Pour garder le contrôle de la situation , le dictateur doit s'appuyer alternativement sur le parti et l'armée, puis, quand les cadres manifestent l'intention de réduire son influence,  déchaîner les jeunes embrigadés dans les "Gardes Rouges" contre les élites et leurs aînés ; c'est la Révolution Culturelle de 1966.



Le porte-avions Liaoning mis en sevice en 2012 :
 la Chine se présente comme le dernier des Cinq membres permanents du Conseil de Sécurité
 à s'être doté de ce type de navires


 

Des ambitions nouvelles... et peut-être dangereuses
La Chine entend contrôler elle-même les routes maritimes dont dépendent ses importations et ses exportations, et, pour atteindre cet objectif, elle développe sa flotte et ses forces aéronavales : ce souci (sans doute légitime) est pourtant perçu avec méfiance par les Etats-Unis. Ceux-ci ne voient pas non plus d'un bon oeil le rapprochement de Pékin et Moscou (dans le cadre de l'OCS, Organisation de Coopération de Shangai).
En outre, les revendications territoriales de la RPC (confins indiens, îles Paracels et Spratleys, Taïwan, etc.) sans parler de la situation au Tibet, sont source de tensions régionales : la rivalité avec le Japon se durcit, le soutien à la Corée du Nord est décrié... l'intransigeance chinoise incite paradoxalement les pays voisins à internationaliser leurs querelles avec la RPC en réclamant l'arbitrage de l'ONU ou le soutien militaire des Etats-Unis.
Mais la RPC adopte pour l'instant un profil modeste à l'ONU et se garde bien d'entrer en conflit ouvert avec l'Occident (son principal client).


Interdépendance et ambiguité : une drôle de rivalité avec les Etats-Unis.




La Chine éveillée (depuis 1976) : l'ascension d'une puissance

Deng Xiaoping et "le Socialisme aux couleurs de la Chine" : un révisionnisme économique complet sans rupture politique
Les "Quatre modernisations" annoncées dès 1975 par Zhou En Lai sont mises en oeuvre après la mort du "Grand Timonier" l'année suivante, et une fois assurée l'élimination de la "bande des quatre" (radicale, comprenant la propre veuve de Mao et hostile à l'introduction du capitalisme) sous l'impulsion de Deng Xiaoping, nouveau leader et principal artisan de l'émergence de la Chine. Des ZES dont créées (SHENZEN, etc) et une ouverture progressive à la mondialisation s'opère (Deng prétend renouer avec la "porte ouverte" prônée jadis pas les Etats-Unis, mais les premiers investisseurs sont des Asiatiques, notamment des Hong Kongais et des Chinois de la diaspora, puis les Japonais... qui délocalisent parmi les premiers). La situation économique s'améliore très notablement mais les relations demeurent compliquées avec les autres nations d'Asie ("punition" infligée au Vietnam en 1979 après qu'il ait envahi le Cambodge et renversé le régime des Khmers Rouges, combat de 1984 contre ce même pays). La répression des mouvements démocratiques ne faiblit pas : massacre de la place Tien An Men en 1989.

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Un décollage spectaculaire donnant au pays les moyens d'une influence globale
La chine devient en 35 ans le premier exportateur mondial tout en protégeant son marché intérieur (joint ventures imposés, transferts de technologie profitables comme dans le cas des TGV développés à partir de modèles allemands et nippons)..
Ses épargnants achètent aujourd'hui des quantités énormes de bons du Trésor états-uniens, devenant les principaux détenteurs de la dette publique américaine (ce rôle était autrefois dévolu au Japon) et ses FTN se montrent de plus en plus entreprenantes (Peugeot en partie racheté par Dongfeng).

Une influence régionale forte et une politique de prestige affirmée

La Chine récupère Hong Kong (1997) puis Macao (1999) ; elle organise expositions universelles et jeux olympiques, et manie la diplomatie du chéquier en Afrique (elle a construit à ses frais, par exemple, le nouveau siège de  l'OUA à Addis-Abbeba), et se lance dans la course à l'espace tout en renforçant ses forces armées... Elle serait deveue la première économie mondiale dès 2016, selon l'OCDE.  Mais la société civile semble encore devoir attendre "la cinquième modernisation" (la démocratisation) et le pays reste globalement très pauvre ; son industrialisation massive crée en outre une situation de "crise écologique".



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DANS LE BLOG ETXEALAIA