LA CITE ANTIQUE 


Le monde Grec, berceau de la cité (Les Hellènes et l’Hellade)

Les Hellènes (Grecs en Latin)  sont d'abord unis par la langue
, quoiqu'ils pratiquent des dialectes divers (rangés essentiellement en deux familles : le Dorien, parlé notamment à Sparte, et le Ionien, langue des Athéniens et de leur ancêtre mythique, Ion).
Ils cultivent le blé, base de leur alimentation, et sont aussi des viticulteurs, qui produisent et consomment par ailleurs des quantités énormes d'huile d'olive

Les Hellènes ont des valeurs communes ; ils connaissent notamment par coeur les récits d'Homère (L'Iliade et l'Odyssée, qui font référence à l'existence ancienne de royautés grecques, totalement disparues au Vème Siècle, la période "classique" de l'Histoire grecque vue comme un apogée de leur civilisation) et, s'ils pratiquent des cultes propres à chacune de leur cité, ils ont aussi des sanctuaires communs à l'ensemble des Grecs (par exemple l'oracle de Delphes : la Pythie) de même que de grands concours sportifs les réunissent tous (ces lieux de rassemblement de tous les Hellènes sont dits "panhelléniques"). Tous les Grecs vivent en cités, sauf quelques petits peuples de langue hellénique sans gouvernement (mais qui sont unis par des cultes communs) et qu'on appelle des "ethnies".
(nourriture, enduits pour les corps, éclairage). Ce sont souvent des marins, bien qu'ils ne s'éloignent guère des côtes... et ils ont essaimé sur tout le pourtour de la Méditerranée.


Les cités grecques participent d'une même civilisation mais elles peuvent avoir des coutumes sensiblement différentes (à Sparte, par exemple, les femmes peuvent hériter, témoigner en justice et peser sur la vie politique ce qui est impossible aux Athéniennes ; les citoyennes de Sparte participent aux exercices physiques et militaires et adoptent volontiers une tenue dénudée, "inconvenante" aux yeux des Athéniens, dont les femmes et filles sont beaucoup moins libres de leurs faits et gestes).


Le monde Grec (Hellade)
c'est l'ensemble des cités grecques : on en compte à peu près 1000 au VIème Siècle, dont la plupart (environ 700) sont égéennes (parmi ces dernières beaucoup se trouvent  en Ionie, sur les côtes méditerranéennes d'Asie, devenue (beaucoup) plus tard la Turquie, d'autres en Italie ou même en Gaule, comme Marseille, colonie phocéenne). Seules quelques cités ne sont pas dotées d'un territoire minuscules : notamment deux "géantes", la cité des Athéniens (2650 km²), ou bien encore  la cité des Lacédémoniens (c'est-à-dire pour nous "Sparte", d'après le nom de son agglomération principale) qui est la plus vaste cité grecque, l'une des rares, par ailleurs, à ne pas se trouver en position insulaire ou littorale.


 une manière de vivre propre
aux Grecs et aux Romains ?



carte de l'Attique, le territoire de la cité des Athéniens




La Polis (cité en Grec) :  une organisation originale  

La cité est  un état de forme particulière (car cet état est gouverné par le Peuple, c'est-à-dire ceux des habitants qui sont citoyens) , mais ce n'est que très rarement une démocratie, car les citoyens des cités antiques ne sont pas, normalement, égaux entre eux.
Au contraire, parmi les citoyens, une minorité bien née (aristocratie) ou très fortunée (ploutocratie) accapare l'essentiel du pouvoir, le plus souvent... ou bien la cité s'en remet à un homme seul (tyrannie).



le vocabulaire de la cité en Orient et en Occident
cité
Grecque / La Polis
cité Romaine / La Civitas
peuple Le Demos le Populus
ville L'Asty L'Urbs
campagne La Chora L'Ager
place centrale L'Agora Le Forum
assemblée du peuple L'Ecclesia Les comices
conseil gouvernant la cité La Boulé La  curie (curia, ou le Sénat, à Rome)
conseillers Les bouleutes Les décurions
(ou Sénateurs à Rome)
régime de la cité La Politeia La Res Publica

Seconde 1
retour au cahier de textes
Seconde 4

Par ailleurs les citoyens sont une minorité d'hommes libres dans leur propre cité, par rapport à la masse des esclaves et des "étrangers" non citoyens. Les Grecs (et plus tard les Romains) se voient pourtant comme un peuple d'élite du fait que les citoyens sont des hommes libres, obéissant à des Lois qu'ils ont fixé par eux-mêmes, supérieurs de ce point de vue aux "Barbares"  (littéralement, ceux qui ne parlent pas le Grec) soumis à des  rois, ce qui est jugé comme déshonorant.

Dans toute cité, on trouve une assemblée des citoyens (ecclesia) et un centre urbain comprenant une place servant de marché, de lieu de réunion et de procession (l'Agora).
Les fonctions urbaines détenues par le chef-lieu de la cité permettent de formuler des hypothèses pour expliquer pourquoi cette forme nouvelle de vie en société (avant laquelle les Grecs ont apparemment connu des régimes monarchiques) s'est constituée : rôle cultuel (attesté par temples et sanctuaires) et militaire (murs de l'acropole) mais aussi fonctions commerciales et politiques, dans un ordre discuté, et peut-être différent selon les cas ?
La polis est toujours désignée d'après le nom des citoyens, jamais par celui de la ville principale. Elle asocie un territoire urbain à une périphérie rurale, mais, dans une cité grecque, la ville ne domine pas la campagne.

Les citoyens de la ville autant que ceux  de la campagne gouvernent la cité ; les uns comme les autres administrent ensemble le territoire et donnent des lois à la population. 

Les Colonies
Quand une cité a un excédent de population, elle envoie une expédition fonder une nouvelle cité appelée colonie, dont les habitants conservent des liens de famille et des cultes communs avec la cité d'origine, appelée métropole, mais qui constitue devient normalement une cité indépendante de la patrie d'origine des fondateurs.
Les Magistrats
Tout citoyen peut être élu ou, plus fréquemment, tiré au sort pour exercer une fonction dans la cité, au nom de ses concitoyens. Il est alors Magistrat, désigné pour un an et mettant sa propre fortune à disposition. Comme plus tard à Rome, on vérifie chez les Athéniens que le citoyen tiré au sort est idoine (il a la compétence ou la qualité requise) et suffisant (assez riche pour payer les frais liés à sa charge). 
Les Métèques
 

Ces " étrangers" à la loi de la cité  sont officiellement des immigrés ou des résidents non citoyens : le terme a  pris une connotation très péjorative en Français (comme celui de mesquin, catégorie équivalente chez les Babyloniens) alors qu'il n'est pas forcément injurieux. En fait, beaucoup de métèques ne sont pas réellement des étrangers ; il s'agit souvent de  personnes qui pour diverses raisons, ont été exclues de la citoyenneté, laquelle s'acquiert presque uniquement par  filiation, à Athènes comme dans la plupart des cités.  Les métèques sont  presque tous des Grecs et non des barbares. 

La Civitas (cité en Latin) :  reflet de "l'Urbs" dans les provinces

Les Latins sont à l'origine un peuple assez obscur d'Italie centrale, coincés entre deux brillantes civilisations : au Nord les Etrusques, et au Sud les Hellènes de  Grande-Grèce.
Mais Rome, la Ville aux 7 collines (chiffre sacré) est une puissance militaire. La cité fondée selon la Tradition en 753 av JC,  finit par conquérir l'Italie, totalement soumise vers 200 av JC, puis le monde méditerranéen (suite aux entreprises de César, mort en 78 av JC, et au règne du premier empereur, son héritier Octave devenu "César Auguste").
Rome domine dès lors le monde Grec (donc les cités helléniques ou hellénisées) et  fonde, là comme ailleurs dans son empire, des colonies nouvelles ; les autochtones s'efforcent de copier le style urbanistique et le mode de vie de l'Urbs, inégalée par sa dimension, sa richesse et son rayonnement ; mais les Romains continuent de prendre modèle sur les intitutions de la cité grecque (et ils emploient la langue grecque pour administrer la partie orientale de leur empire
).